Un rapport publié en juin dernier et signé de l’expert Louis KANSOUN souligne que les terres rares sont indispensables pour la transition énergétique et la décarbonation de l’économie, mais que leur processus d’extraction est très nocif pour l’environnement. L’Occident se tourne vers l’Afrique pour sécuriser son approvisionnement en terres rares et réduire sa dépendance vis-à-vis de la Chine. Toutefois, les pays africains sont confrontés à des arbitrages difficiles entre les enjeux économiques et les dangers environnementaux liés à l’exploitation de ces minerais essentiels pour les technologies de la transition énergétique et les appareils électroniques.
Actuellement, la Chine est le principal producteur de terres rares, détenant une part de 60% de l’offre mondiale. La domination chinoise dans la chaîne de valeur de ces minerais a provoqué des tensions géopolitiques, poussant les pays occidentaux à chercher des alternatives à l’offre chinoise. L’Afrique est ainsi devenue une destination importante pour les compagnies occidentales et chinoises désireuses de se positionner sur de nouveaux projets d’exploitation des terres rares.
Plusieurs pays africains possèdent de grandes réserves de terres rares, mais peu d’entre eux les ont jusqu’à présent exploitées. Le Burundi est le seul pays africain ayant actuellement une mine de terres rares en production, mais d’autres pays comme l’Angola, la Tanzanie, le Kenya, l’Ouganda, le Mozambique, la Namibie, le Malawi, l’Afrique du Sud, Madagascar et la Côte d’Ivoire prévoient également d’exploiter des mines de terres rares.
Cependant, l’extraction de ces minerais est très nocive pour l’environnement en raison de leurs propriétés chimiques et de la nécessité de les séparer après leur extraction. Les rejets polluants et les impacts négatifs sur la végétation, les sols et l’eau posent des problèmes environnementaux majeurs.
Pour les pays africains hôtes des ressources de terres rares, il s’agit de trouver un équilibre entre l’exploitation de ces minerais pour booster les économies locales et la préservation de l’environnement. Certains pays comme l’Angola ont mis en place des mécanismes pour tirer profit de l’exploitation des terres rares, tout en veillant à gérer les risques environnementaux. Toutefois, la quête de recettes économiques a souvent conduit à privilégier les revenus au détriment de l’impact environnemental, alimentant ainsi la problématique de la malédiction des ressources naturelles en Afrique.