Le Burkina Faso vient de franchir une étape importante dans la lutte contre le paludisme, une maladie qui touche des millions de personnes chaque année dans le pays. En réponse à ce défi de santé publique, l’État a récemment homologué un vaccin antipaludique, le R21/Matrix-M™, pour protéger spécifiquement les enfants de moins de 5 ans.
Cette autorisation fait suite aux essais cliniques de phase II et III réalisés par l’Unité de Recherche clinique de Nanoro de l’Institut de Recherche en Sciences de la Santé (CNRTS/IRSS), en partenariat avec l’Université d’Oxford. Ces essais ont démontré une efficacité élevée et un profil de sécurité satisfaisant chez les enfants qui ont reçu trois doses en primo-vaccination et une dose de rappel un an plus tard.
Le vaccin R21/Matrix-M™ associe l’antigène R21, spécifique au parasite du paludisme, développé par l’Université d’Oxford, à l’adjuvant Matrix-M™, produit par Novavax. Cet adjuvant à base de saponine améliore la réponse immunitaire, renforçant ainsi la protection contre la maladie. Le vaccin a été homologué pour une utilisation chez les enfants âgés de 5 à 36 mois, car c’est le groupe d’âge le plus vulnérable au paludisme.
Cette avancée est cruciale pour le Burkina Faso, où le paludisme représente l’une des principales causes de mortalité infantile. Le vaccin sera un outil essentiel pour accélérer le programme d’élimination du paludisme dans le pays, selon Robert Lucien Kargougou, ministre de la Santé et de l’Hygiène publique.
Le paludisme est endémique au Burkina Faso, avec un risque d’infection touchant l’ensemble de la population. En 2021, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) estimait que le pays comptait 8,3 millions de cas de paludisme et plus de 18 900 décès dus à cette maladie. Le vaccin R21/Matrix-M™ représente donc une avancée significative dans la lutte contre cette épidémie dévastatrice.
Notons que le Burkina Faso est le troisième pays d’Afrique à homologuer l’utilisation de ce vaccin, après le Ghana et le Nigeria. L’Institut de Sérum d’Inde (Serum Institute of India – SII) sera chargé de la production et de la commercialisation du vaccin. Cette approbation marque un pas de plus vers une meilleure santé pour les populations vulnérables face au paludisme au Burkina Faso et dans d’autres pays touchés par cette maladie.