Dans le contexte africain où plusieurs compagnies aériennes opèrent souvent en dépit des normes internationales de sécurité, le respect des normes sécuritaires de navigation reste un défi pour les institutions en charge de l’aviation civile.
La Nigeria Civil Aviation Authority (NCAA), l’autorité responsable de l’aviation civile au Nigeria, a récemment émis une mise en garde sévère à l’encontre des compagnies aériennes locales concernant la falsification du CVR, l’enregistreur de voix du cockpit.
Dans une note d’information datée du 24 juillet, la NCAA a exprimé son indignation face à cette pratique non professionnelle où le personnel navigant remplace souvent les enregistreurs après des incidents et des accidents graves. La falsification de ces enregistrements compromet sérieusement la fiabilité des enquêtes et met en danger la sécurité aérienne.
Cette mauvaise conduite complique également le travail du Bureau nigérian d’enquête de sécurité (NSIB) en collectant des données réelles nécessaires à leurs enquêtes, comme l’exigent les lois de 2019 sur l’aviation civile concernant les accidents et incidents aériens. Cette pratique entrave la capacité du NSIB à s’acquitter efficacement de son mandat statutaire de garantir la sécurité aérienne.
Le Nigeria compte plus d’une dizaine de compagnies aériennes, principalement actives sur des vols domestiques. Malheureusement, bon nombre de ces transporteurs utilisent des flottes vieillissantes et opèrent parfois en violation des réglementations internationales de sécurité aérienne. En mai dernier, la presse locale avait rapporté un grave accident impliquant la compagnie Max Air, dont un Boeing 737 avait perdu une roue lors du décollage et avait ensuite subi un éclatement de pneu lors de l’atterrissage à l’aéroport d’Abuja. Ces incidents soulignent l’importance cruciale du respect des normes de sécurité pour garantir la sûreté des opérations aériennes dans le pays.