Les céréales occupent une place cruciale dans la sécurité alimentaire mondiale, étant les cultures les plus importantes dans le monde. Cependant, les interdictions, restrictions et perturbations dans le commerce de ces denrées suscitent des inquiétudes.
Pierre-Olivier Gourinchas (photo), économiste en chef du Fonds monétaire international (FMI), a déclaré lors d’une conférence de presse le 25 juillet dernier que d’ici la fin de l’année, les prix des céréales pourraient augmenter de 10 à 15 %. Cette prévision peu optimiste est liée aux récents développements sur le marché céréalier, qui menacent de perturber le commerce de certaines céréales essentielles pour l’alimentation mondiale.
Notamment, la sortie de la Russie de l’accord d’exportation de céréales de la mer Noire conclu avec l’Ukraine et la décision de l’Inde d’interdire les ventes de riz non basmati à l’échelle mondiale, en date du 20 juillet dernier, contribuent à cette situation. L’Inde avait déjà restreint les exportations de riz brisé depuis septembre 2022.
Ces mesures risquent d’entretenir l’inflation des prix alimentaires mondiaux, qui connaissent déjà une hausse en raison de conditions météorologiques extrêmes. Pierre-Olivier Gourinchas souligne que de telles restrictions peuvent également entraîner des mesures de rétorsion et encourage la suppression de ces entraves à l’exportation, car elles peuvent avoir des conséquences préjudiciables à l’échelle mondiale.
Ces déclarations rejoignent les inquiétudes exprimées il y a près d’une semaine par Martin Griffiths, secrétaire général adjoint aux Affaires humanitaires de l’ONU, au Conseil de sécurité. Ce dernier s’inquiétait de la flambée des prix des céréales après le retrait de la Russie de l’accord sur les exportations de céréales en mer Noire, et alertait sur les conséquences potentielles pour les pays en développement.
Cette situation se déroule dans un contexte déjà sensible, alors que plus de 360 millions de personnes dans 69 pays ont besoin d’une aide humanitaire, selon les dires du dirigeant. La hausse des prix des céréales risque donc d’aggraver la situation alimentaire précaire de ces populations vulnérables.