À Abidjan, en Côte d’Ivoire, les responsables locaux ont organisé le festival de Blockhaus le week-end du 29 juillet, dans un quartier central prisé des touristes et en même temps, un village atchan attaché à préserver ses traditions. Cette initiative a permis d’initier les fêtards abidjanais à une culture souvent méconnue.
Blockhaus est un quartier atypique au cœur d’Abidjan, situé au bord de la lagune Ebrié. C’est l’un des rares endroits de la ville où il fait toujours frais, et il est devenu une destination privilégiée pour les fêtards en raison de ses maquis ouverts tard dans la nuit.
Nanguy Victor Pacôme, président des Jeunes de Blockhaus, est conscient du potentiel touristique du quartier : « Blockhaus est devenu aujourd’hui un site touristique, grâce à ses différents espaces gastronomiques. Nous avons donc pensé à créer un concept qui mettrait en valeur la richesse de notre village. »
Pendant les trois jours du festival intitulé « Blockhaus est doux », les participants ont pu profiter de concerts, de DJ sets, de démonstrations de danses traditionnelles et d’un concours culinaire. L’objectif était de mettre en avant la culture des Atchans, également connus sous le nom d’Ébriés, qui forment un sous-groupe des Akans lagunaires.
Junior Sapim, professeur de nouchi (un argot ivoirien) à l’Institut français, est lui-même originaire de Blockhaus. Il souligne l’importance de préserver les traditions de ce village, menacées par l’influence grandissante des quartiers environnants comme l’hôtel Ivoire, la présidence et le Plateau, qui ont une vie plus mondaine. Le festival permet ainsi de rappeler que Blockhaus est un village avec son propre chef et ses notables, et qu’il a su conserver ses coutumes malgré sa situation en plein centre-ville.
Les organisateurs ont accueilli entre 2 000 et 5 000 festivaliers pour cette deuxième édition du festival, témoignant ainsi de l’intérêt croissant pour la culture atchan et la richesse du quartier de Blockhaus.
