Industrie musicale : la technologie mise au service des droits d’auteur en Côte d’Ivoire

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On connaît A’salfo (photo) en tant que leader de Magic System et entrepreneur prospère. L’artiste a soumis au Bureau ivoirien des droits d’auteur un projet de récupération automatisée des programmes de diffusion dans les lieux culturels, dans le but d’une répartition plus équitable des droits d’auteur. Actuellement, le Bureau collecte les playlists des médias et des établissements musicaux pour calculer les droits d’auteur. Cependant, ce nouveau projet prendrait également en compte les plus petits établissements sans playlist prédéfinie, ce qui ouvrirait davantage de droits aux célébrités musicales, aux musiciens des décennies passées et aux auteurs locaux.

Dans tous les clubs, bars et restaurants de Côte d’Ivoire avec une programmation musicale, le Bureau ivoirien des droits d’auteur, également appelé « Burida », est bien connu. Chaque mois, le Burida collecte une taxe de 6 000 francs CFA (un peu plus de 9 euros), comme dans ce petit maquis du carrefour de l’Opéra, à Cocody Deux-Plateaux, équipé d’une télévision mais pas d’enceintes. Son propriétaire, Thierry Ta, s’acquitte de cette somme sans problème, mais il s’interroge sur sa répartition.

Il est difficile de répartir équitablement les droits d’auteur lorsque de nombreux établissements n’ont pas de playlists prédéfinies, ce que reconnaissent aussi les agents du Burida. Le Bureau s’est donc associé à A’salfo, le leader du groupe Magic System et un pilier de l’industrie musicale ivoirienne, pour mettre en place une solution plus efficace. Cette solution repose sur un système de reconnaissance musicale opéré par des balises, comme l’explique Gbatty Serge Kouba, directeur de la Perception au Burida.

« Nous parvenons à identifier jusqu’à 90% des œuvres. C’est assez simple. Ce sont des balises qui agissent comme une sorte d’enregistreur. Si on dépose la balise dans un night-club, elle prend l’information des musiques qui sont jouées dans le night-club. En temps réel, elle transmet cette information à une base de données. Sur une période précise, ça vous permettra de voir tout ce qui a été enregistré. »

Deux phases de test ont été menées, une à Abidjan et l’autre à l’intérieur du pays. Elles ont permis d’obtenir 23 000 titres, parfois des morceaux vieux de plus de 50 ans, sans métadonnées. A’salfo se réjouit du succès de ce projet et déclare : « Le projet est en marche, comme on dit. Après la phase pilote, nous sommes en train de faire les restitutions au niveau du Burida. Aujourd’hui, avec ce que nous avons essayé, on parvient à identifier jusqu’à 90% des œuvres. Grâce à notre dashboard, le Burida peut faire ses répartitions de manière juste, en ayant une documentation fiable et numérisée. »

L’équipe d’A’salfo a obtenu l’accord de principe de l’État ivoirien. Elle doit maintenant rencontrer les différentes organisations de gestion collective avant de pouvoir déployer ce dispositif à l’échelle nationale. A’salfo a également pour ambition de créer ultérieurement une base de données sous-régionale pour tous les pays ouest-africains.

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