Bertin Nahum, ce Béninois de 53 ans né au Sénégal, ne sera plus le seul à révolutionner le monde de la robotique avec ses créations qui font parler d’elles dans le domaine de la chirurgie.
Des étudiants d’une école à Cotonou viennent de mettre en place une intelligence artificielle cérébrale appelée « Classificateur de tumeur cérébrale ». Randall Mbamve est l’un de ces développeurs, et il décrit cette « IA capable de localiser le patient ainsi que le médecin ».
« Il s’agit d’une application médicale créée par des étudiants désireux de permettre aux différents hôpitaux et centres médicaux d’identifier, à partir de photos prises par les scanners, si le cerveau du patient est potentiellement atteint d’une tumeur et à quel stade se trouve cette tumeur. »
Les autorités encouragent ce genre d’innovation à travers l’approbation de la Stratégie nationale d’Intelligence Artificielle et des mégadonnées (SNIAM) 2023-2027.
Théophanie Ahyi est directrice d’une université de technologie à Cotonou, où elle et ses étudiants ont créé un robot policier. « Une solution pour réguler la circulation et limiter les différentes infractions routières. »
« C’est équipé de quatre caméras pour voir dans quatre directions. Il voit mieux qu’un homme. Il se déplace au milieu du carrefour comme le ferait un policier humain. Il n’a pas été créé pour remplacer les policiers, mais pour les aider. Il est efficace et transmet les images qu’il reçoit à un centre de contrôle pour le traitement et l’identification des plaques d’immatriculation en cas d’infraction commise par un conducteur malveillant. » La robotique au Bénin a une histoire. Il y a cinq ans, des élèves de plusieurs écoles sont allés aux États-Unis, plus précisément à Washington DC, pour représenter le Bénin lors du First Global Challenge.
Lors de cette compétition, ils ont impressionné en obtenant la 7e place au niveau mondial et la 1ère en Afrique. Ils ont bénéficié d’un programme qui forme les élèves à la robotique. Rachel Orumor est la promotrice de BeninBot Challenge, une initiative qui encourage la robotique chez les enfants. Elle parle d’une « initiative qui a démontré ses capacités ». « Aujourd’hui, compte tenu des succès que nous avons enregistrés dans ce domaine, nous avons compris que c’était réellement ce qu’il fallait pour obtenir un meilleur rendement au niveau national… Pour nous, c’est véritablement l’occasion de mettre en avant des pratiques qui étaient jusqu’ici inconnues mais qui renferment en elles-mêmes les métiers du futur. »
Les développeurs béninois sont impatients de montrer toute l’étendue de leur talent. Pour Ludovic Kpehounton, fervent adepte de l’intelligence artificielle, « il y a de la richesse à se faire ».
« Il y a beaucoup d’opportunités dans le domaine de la robotique. C’est l’un des secteurs qui connaît la plus grande croissance au monde. Plus d’1,3 milliard de robots sont mis sur le marché chaque année. Donc en termes d’équipements et d’opportunités financières, c’est vraiment énorme. Le Bénin se développe et nous avons besoin de plus d’objets connectés pour notre quotidien. »
Cependant, « le chemin reste encore long », selon certains.
« Il reste encore de nombreux défis à relever, notamment en matière de collecte de données qui est un élément crucial dans tout système d’IA. Je pense que nous sommes sur la bonne voie et qu’il faut encourager les résultats obtenus… Nous avons encore beaucoup de surprises en réserve. Nous voulons construire le Bénin de demain. Nous voulons être les acteurs majeurs, les influenceurs et les piliers de l’innovation en Afrique. La vraie richesse réside dans l’innovation que nous apportons à notre pays, et c’est ce que nous voulons partager avec le monde. »
Mais pour exploiter leur potentiel et renforcer les initiatives déjà en cours dans le domaine de l’intelligence artificielle, le Bénin doit connaître ses atouts et définir ses objectifs afin de prendre le leadership dans la sous-région.
