Depuis mai 2022, le parc textile de la Zone économique spéciale de Glo-Djigbé (Gdiz), située à environ quarante kilomètres de Cotonou, est opérationnel et a récemment commencé à exporter ses premiers conteneurs sur le marché mondial. Une commande de 700 000 pièces de polos et de t-shirts, fabriqués à partir de coton transformé au Bénin, a été livrée aux États-Unis la semaine dernière. D’ici la fin de l’année, les installations de textile intégrées sur le site visent à porter leur production annuelle à environ six millions de pièces.
La Gdiz est devenue la principale attraction du Bénin grâce à un projet industriel ambitieux lancé par le gouvernement dans cette zone qui était auparavant principalement utilisée comme dortoir pour les populations défavorisées. Sur une superficie de 1640 hectares, différentes unités de production industrielle, dont celles destinées à la transformation des produits agricoles, sont en cours de développement. Les investisseurs de toutes nationalités bénéficient ici de facilités pour développer leurs activités, notamment dans le parc textile, où la première unité a commencé à exporter ses produits depuis la semaine dernière.
Le site du parc textile est animé par le vrombissement des machines à coudre, où plus de 500 personnes travaillent sur de grandes tables de production pour fabriquer des t-shirts, des polos et d’autres vêtements colorés. Grâce à cet investissement, le Bénin se lance dans la conquête du marché mondial de l’habillement.
L’objectif principal du parc textile de la Gdiz est de transformer le coton du Bénin, premier producteur en Afrique, en produits finis. Depuis mai 2022, l’une des trois unités prévues sur le site est opérationnelle, supervisée par des experts indiens qui encadrent les jeunes Béninois formés par le gouvernement dans les métiers du textile. Le directeur général de la Société d’investissement et de promotion de l’industrie du Bénin (Sipi) souligne l’importance de promouvoir le « made in Bénin » sur le marché mondial.
La première unité textile a déjà livré un premier lot de 700 000 polos et t-shirts aux États-Unis, marquant ainsi un jalon important pour le projet qui vise à transformer la production agricole locale sur place pour ajouter de la valeur. Grâce à cette unité, le Bénin prévoit de fabriquer six millions de pièces par an. Avec les trois unités de transformation du coton en fibre textile annoncées sur le site, le pays a pour ambition de produire 36 millions de pièces de vêtements par an.
Le Bénin fait partie des 35 pays africains autorisés à importer des marchandises aux États-Unis dans le cadre du dispositif Agoa, qui permet un accès en franchise de droits pour les vêtements et certains produits. Grâce à la transformation du coton sur place, le Bénin vise à capter plus de 600 millions de dollars américains par an. Jusqu’en 2019, les exportations de vêtements tissés vers les États-Unis depuis le Bénin étaient limitées à 92 000 dollars. Le parc textile de la Gdiz ambitionne également de conclure des contrats avec des détaillants de vêtements internationaux basés en Europe, tels que M&S, H&M et Zara, et souhaite augmenter les exportations dans cette filière de 700 000 tonnes par an à un million de tonnes.
La Gdiz devrait attirer un investissement d’au moins 1,4 milliard de dollars au cours de sa première phase de développement et créer plus de 300 000 emplois directs d’ici 2030. Le projet est le fruit d’un partenariat public-privé entre la République du Bénin et Arise Integrated Industrial Platforms (Arise IIP), chargé de concevoir, financer et exploiter la Gdiz. Les travaux de développement de la première phase du projet, couvrant 400 hectares, sont achevés, et plusieurs investisseurs ont déjà signé pour s’y installer. L’objectif est de créer des emplois pour les jeunes, d’accroître le PIB du Bénin, d’augmenter les exportations du pays et d’attirer des devises. Malgré quelques difficultés, notamment la réalisation de logements sociaux, le gouvernement soutient activement le projet pour favoriser son succès.