La question des infrastructures en Afrique au menu de la Conférence Bloomberg

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D’ici 2050, la population de l’Afrique atteindra 2,5 milliards d’habitants, presque le double d’aujourd’hui. Face à cette transformation majeure, le continent doit accélérer la construction d’infrastructures essentielles : routes, ponts, réseaux énergétiques, ouvrages hydrauliques et infrastructures numériques. Pourquoi et comment investir dans le développement de ces infrastructures sur le continent africain ? Cette question a été ardemment débattue à Marrakech lors de la première édition de la conférence Bloomberg New Economy, il y a quelques semaines.

Le développement d’infrastructures est un élément clé pour générer une croissance durable et un développement équitable sur le continent. C’est pourquoi Claudine Uwera, ministre rwandaise en charge de la Planification économique, souligne l’importance cruciale de continuer à investir dans les infrastructures en Afrique : « Sans des infrastructures solides, une économie durable reste hors de portée, surtout en Afrique, où de nombreux projets stagnent. Des défis doivent être relevés, notamment les infrastructures aériennes et le transport interrégional. C’est essentiel pour le commerce régional et international. Les infrastructures énergétiques sont également essentielles. Il y a encore beaucoup à accomplir. »

Selon les estimations de la Banque africaine de développement, le continent doit investir environ 100 milliards de dollars par an dans les infrastructures pour exploiter pleinement son potentiel économique. Cependant, pour Hamza Kabbaj, directeur général de la Société Générale des Travaux du Maroc (SGTM), les problèmes auxquels sont confrontés les pays africains sont moins liés au financement qu’à un manque de vision à long terme : « Je pense qu’une fois que nos dirigeants auront une vision claire, les financements pourront être mobilisés. Construire un port dans une région destinée à être désenclavée est un investissement à mesurer sur 15, 20, voire 25 ans, pour obtenir une réelle valeur ajoutée. Cela attirera des habitants et des investissements étrangers qui généreront les retours sur investissement nécessaires au développement futur des pays. » Penser à long terme signifie également penser aux énergies vertes et renouvelables. Cependant, actuellement, avant d’aborder ces questions, la majorité des pays africains aspirent à l’accès à l’électricité. Pour Otmane Benamar, directeur de la technologie pour les régions Europe, Moyen-Orient et Afrique de l’entreprise Gas Power GE Vernova, « 600 millions de personnes en Afrique n’ont pas accès à l’électricité. Il est donc crucial de prendre en charge ces populations, d’améliorer leur vie et leurs économies. Car la transition vers les énergies renouvelables dépendra aussi de la capacité à générer des revenus et à investir dans cette transition énergétique ».

L’urgence réside donc dans le développement des réseaux électriques et des moyens de production d’énergie, afin de favoriser une amélioration significative du niveau de développement humain et des conditions de vie sur le continent africain.

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