Les sanctions économiques imposées au Niger ont désormais des répercussions sur la construction du barrage hydroélectrique de Kandadji, situé dans la région des « Trois-Frontières ». Le groupe chinois responsable du projet, Gezhouba, a officiellement annoncé l’arrêt des travaux dans une lettre adressée à l’inspection du travail de Tillabéri. Cette suspension s’accompagne d’une « résiliation progressive des contrats des travailleurs locaux ».
Le China Gezhouba Group justifie cette décision en invoquant un « cas de force majeure ». En raison des sanctions imposées par la CEDEAO, l’Union européenne et la Banque mondiale, l’entreprise affirme que le règlement des coûts liés au projet est devenu « impossible ». Par conséquent, l’ensemble des activités de construction est stoppé, avec une échéance de « une semaine ». Bien que l’entreprise ne fournisse pas d’indemnisation aux travailleurs licenciés en raison de la « force majeure », elle s’engage à honorer les salaires dus.
Ce barrage hydroélectrique, un projet d’envergure d’une valeur dépassant le milliard d’euros, revêt une importance cruciale pour la sécurité alimentaire et l’autonomie énergétique du Niger. Il devait permettre l’irrigation de 45 000 hectares de terres et augmenter la production électrique du pays de moitié. Malheureusement, le projet a déjà subi de nombreux retards, notamment dus à la pandémie de COVID-19, et cette interruption des travaux risque de retarder davantage sa réalisation, repoussant ainsi sa mise en service initialement prévue pour 2025.
