Le calendrier de livraison du nouveau terminal aéroportuaire au Burkina Faso, prévu pour 2024, vient d’être sérieusement compromis par un nouveau revers qui suscite des incertitudes quant au respect des délais initiaux.
Lors de sa réunion mercredi 9 août en Conseil des ministres, le gouvernement de transition au Burkina Faso a donné son approbation à la résiliation du contrat de concession de l’aéroport de Donsin, qui avait été attribué à un consortium composé des sociétés françaises Meridiam et Aéroport de Marseille Provence (AMP).
Ce consortium d’entreprises, en charge du développement et de l’exploitation du nouvel aéroport sur une période de 30 ans, avait vu son contrat suspendu en janvier 2023 à la suite d’un tragique accident ayant entraîné le décès de 7 personnes à la suite de l’effondrement d’un bâtiment sur le chantier. Les autorités gouvernementales ont exprimé des préoccupations quant à la qualité des travaux, d’autant plus qu’un collectif de syndicats de l’aviation civile avait déjà soulevé des inquiétudes concernant des clauses potentiellement défavorables à l’État burkinabé dans le contrat initial.
Les raisons fondamentales de cette interruption définitive du contrat portent notamment sur la durée de la concession, le régime fiscal appliqué au consortium, ainsi que des non-conformités à la réglementation interne en matière d’aviation civile.
Roland Somda, le ministre burkinabé en charge des Transports, a expliqué : « Le partenaire privé était censé exploiter l’infrastructure pendant 30 ans avant de la remettre à l’État, alors que sa contribution financière au projet était minime. De plus, le régime fiscal appliqué présentait des lacunes. Le modèle financier ne garantissait pas non plus la pérennité des infrastructures cruciales pour l’aviation civile. »
Selon le programme d’investissement divulgué après la signature de la convention de concession en octobre 2021, les opérateurs français devaient investir 220 millions € dans la construction de la nouvelle plateforme aéroportuaire.
Ce projet avait pour objectif de remplacer l’aéroport de Ouagadougou-Taamsê, construit dans les années 60. Les travaux pour cette nouvelle infrastructure, lancés en novembre 2017, visaient à mettre en place des installations plus vastes et modernes, capables d’accueillir jusqu’à 1 million de passagers.