La succursale au Niger de la Bank of Africa (BOA) a enregistré une baisse significative de 19,2% de sa valeur boursière depuis le début d’août 2023, s’ajoutant à une diminution de 2,29% en juillet. Ces données, fournies par African Markets, marquent la plus forte dépréciation enregistrée par cette branche depuis mai 2019.
Cependant, le mois d’août a été caractérisé par des fluctuations notables. La perte la plus importante de la valeur de BOA Niger s’est produite au cours de la première semaine, suivie de jours où des tendances plus favorables ont été observées.
Ces évolutions surviennent dans un contexte où le Niger, confronté à une crise socio-politique suite à la détention par une junte militaire du président démocratiquement élu, fait face à des sanctions économiques.
La situation actuelle au Niger, sur le plan socio-politique, menace d’accentuer la fragilité déjà présente dans le secteur bancaire, qui dépend fortement de l’administration publique et de quelques grandes entreprises nationales. L’exclusion du pays des émissions d’obligations sur le marché régional de l’UEMOA prive les banques d’une source potentielle de revenus.
Cette crise intervient à un moment où le secteur bancaire nigérien commençait à afficher des signes de stabilité. Les taux d’emprunt étaient en baisse et la confiance croissante envers le pays avait stimulé la demande de liquidités dans le secteur bancaire, entraînant une augmentation des taux d’intérêt sur les dépôts, selon les récentes données de la Banque centrale de l’UEMOA.
Il sera essentiel de surveiller l’évolution de la situation. Les résultats du troisième trimestre de 2023 seront révélateurs de l’impact de la crise politique sur la capacité de BOA Niger à générer des revenus. Il convient également de noter qu’avant l’imposition des sanctions, les banques nigériennes étaient impliquées dans des opérations financières qui semblent contourner les nouvelles mesures restrictives imposées.