Alors que le Mali se prépare à devenir le principal producteur de lithium en Afrique de l’Ouest en 2024, le Ghana suit de près avec des ambitions similaires. L’entreprise australienne Atlantic Lithium, avec le soutien de l’américain Piedmont Lithium, est à l’avant-garde de cette dynamique.
Le producteur américain d’hydroxyde de lithium, Piedmont Lithium, a sécurisé une participation de 22,5 % dans les projets ghanéens d’Atlantic Lithium. Cette annonce a été faite par la société minière australienne le 17 août. Atlantic Lithium a également confirmé l’investissement de son partenaire dans les travaux de construction visant à mettre en production la première mine de lithium du Ghana, Ewoyaa, d’ici 2025.
Après avoir déjà investi 17 millions de dollars, Piedmont Lithium entre en réalité dans la troisième phase d’un accord stratégique conclu en 2021 avec Atlantic Lithium. Dans un premier temps, cette phase l’engage à financer les travaux de construction de la mine à hauteur de 70 millions de dollars. Par la suite, les deux sociétés contribueront de manière équitable au financement du reste du projet.
Neil Herbert, président exécutif d’Atlantic Lithium, a commenté : « Nous pensons que cet engagement pour la prochaine étape de développement reflète la forte confiance de Piedmont dans Ewoyaa, réduisant davantage les risques du projet et nous rapprochant de la première production de concentré de spodumène au Ghana. »
Selon une étude de faisabilité publiée plus tôt cette année, Ewoyaa nécessite un investissement de 185 millions de dollars pour entrer en service. La mine pourrait produire 3,6 millions de tonnes de concentré de spodumène sur une période de 12 ans et générer des revenus de 6,56 milliards de dollars sur cette période.
Le financement de la mine étant en grande partie assuré et l’étude de faisabilité prometteuse, Atlantic Lithium a surmonté la plupart des obstacles avant le début des travaux de construction de sa mine. Cependant, il reste à finaliser les négociations pour une convention minière avec les autorités locales afin d’obtenir le permis minier. Ces discussions se déroulent alors que le gouvernement a approuvé fin juillet un document de politique sur les minéraux verts.
Ce texte, qui devrait être adopté par le Parlement d’ici la fin de l’année, reflète l’ambition des autorités de maximiser les avantages des métaux nécessaires à la transition énergétique présents dans le pays, en particulier le lithium. Le ministre des Terres et des Ressources naturelles, Samuel Jinapor, a souligné que le pays n’exportera pas son lithium à l’état brut, une interdiction qui pourrait avoir un impact sur les projets des deux entreprises à Ewoyaa.
Néanmoins, Keith Phillips, PDG de Piedmont Lithium, a déclaré : « Le projet Ewoyaa est un élément clé du portefeuille global de Piedmont, et nous sommes confiants dans les progrès réalisés par nos partenaires, tant dans l’étude de faisabilité définitive que dans les discussions avec la Commission des minéraux du Ghana au sujet de la concession minière d’Ewoyaa. »