Le secteur du capital-investissement en Afrique, qu’il s’agisse d’acteurs locaux ou internationaux, a insufflé 2,2 milliards de dollars dans des entreprises du continent, dont plus de 11% sur la région CEDEAO, au cours du premier semestre 2023, selon un rapport publié le 7 août par l’Association africaine du capital-investissement et du capital-risque (AVCA). Cette somme marque une baisse de 52 % par rapport au montant enregistré au cours de la même période en 2022.
Le nombre de transactions observées pendant les six premiers mois de cette année s’est élevé à 196, ce qui représente une diminution de 44 % par rapport à la période correspondante de l’année précédente.
Intitulé « 2023 Q1-Q2 African Private Capital Activity: A mid-year review », le rapport attribue ce ralentissement dans le secteur du capital-investissement sur le continent à la persistance des incertitudes macroéconomiques mondiales. Cela a incité de nombreux acteurs à adopter une attitude prudente et à opter pour des investissements de plus petite envergure.
Au niveau mondial, le volume et la valeur des transactions réalisées par les fonds de capital-investissement au cours du premier semestre 2023 ont également diminué respectivement de 44 % et 43 %.
En ce qui concerne la répartition des investissements par sous-région, l’Afrique australe a capté 29 % du montant total des investissements effectués sur le continent entre le 1er janvier et le 30 juin de cette année. Elle est suivie de l’Afrique du Nord (18 %), de l’Afrique de l’Ouest (11 %), de l’Afrique de l’Est (6 %) et de l’Afrique centrale (1 %). De plus, 35 % des investissements ont été destinés à des entreprises opérant dans plus d’une sous-région du continent.
L’Afrique australe a mieux résisté au ralentissement du marché, enregistrant une baisse de la valeur des transactions de seulement 9 %. En comparaison, l’Afrique de l’Est et l’Afrique de l’Ouest ont enregistré des baisses respectives de 76 % et de 59 %.
En ce qui concerne les secteurs d’investissement, les services financiers ont attiré 31 % du montant total injecté par les fonds de capital-investissement dans les entreprises africaines. Ils sont suivis des matières premières (22 %), des produits de consommation de base (17 %), des services publics (10 %), de la santé (9 %) et des technologies de l’information (5 %).
Le rapport indique également que les gestionnaires de fonds axés sur l’Afrique ont levé un total de 2,3 milliards de dollars au cours des six premiers mois de 2023. Sur cette somme, un milliard de dollars a été obtenu via des clôtures finales et 1,3 milliard grâce à des clôtures intermédiaires.
Au cours du premier semestre 2023, les fonds de dette privée ont levé 400 millions de dollars via des clôtures finales, soit trois fois plus que le montant total de l’année 2022. De plus, ils ont recueilli 300 millions de dollars supplémentaires lors de clôtures intermédiaires, comparativement à seulement 20 millions de dollars enregistrés au cours de l’ensemble de l’année 2022.
Par ailleurs, les fonds de capital-investissement actifs en Afrique n’ont réalisé que 17 sorties au cours du premier semestre de cette année, contre 29 au cours de la même période l’année précédente. Cette tendance à la baisse dans les sorties reflète les défis auxquels les gestionnaires de fonds sont confrontés lorsqu’ils cherchent à se retirer des entreprises de leur portefeuille dans le contexte économique actuel.
