Le gouvernement du Nigeria intensifie une fois de plus ses efforts pour contrer les activités des « voleurs de pétrole », qui détournent une part de la production pétrolière du pays dans la région du delta du Niger.
Une nouvelle opération militaire menée dans la région de Warri a abouti à la destruction de 14 réservoirs contenant des centaines de milliers de litres de produits raffinés illégalement.
Au cours du week-end, une délégation gouvernementale a visité un autre site où une connexion illégale le long d’un oléoduc a été découverte, cette fois dans l’État d’Abia.
La connexion illégale mise au jour à Owaza aurait permis de détourner l’équivalent de 7 millions de dollars de pétrole brut chaque mois.
Le nouveau ministre nigérian des Ressources pétrolières et son homologue de la Défense ont pu constater sur place les ravages environnementaux causés par l’exploitation illégale du pétrole. Ils ont rappelé que ces activités « empêchent le Nigeria d’atteindre les quotas qui lui sont alloués par l’Organisation des pays exportateurs de pétrole » (OPEP).
Selon le gouvernement, près de 400 000 barils de pétrole brut sont détournés quotidiennement, alors que la production pétrolière du Nigeria peine à dépasser 1,5 million de barils par jour.
En fait, le secteur pétrolier ne contribue plus qu’à hauteur de 5,3 % au Produit Intérieur Brut (PIB) du Nigeria, le taux le plus bas en huit ans, d’après les données du Bureau national des statistiques.
Face à cette situation, la nouvelle administration a lancé une nouvelle opération militaire dans le delta du Niger, visant à démanteler les installations illégales et à décourager le raffinage informel.
Cependant, certaines organisations non gouvernementales estiment que ce type de déploiement ne constitue pas une solution à long terme, car une grande partie du pétrole brut détourné provient des infrastructures pétrolières officielles et est directement expédiée en haute mer, où elle est revendue de manière opaque à des clients internationaux.