Au Nigeria, la dévaluation du naira en juin dernier par la Banque centrale s’inscrit parmi les mesures publiques de relance de l’économie, confrontée à une forte inflation. Si cette mesure avait pour objectif d’attirer les devises étrangères, elle a eu des répercussions sur plusieurs entreprises agroalimentaires.
Le conglomérat agroalimentaire Flour Mills of Nigeria (FMN) a annoncé une perte de 10,2 milliards de nairas (13,5 millions de dollars) au cours du premier trimestre de son exercice 2023/2024, comparé à un bénéfice net de 5,6 milliards de nairas (7,4 millions de dollars) lors de la même période l’année précédente.
Bien que l’entreprise cotée à la Bourse de Lagos (NGX) ait enregistré une augmentation de 34 % de son chiffre d’affaires, atteignant plus de 456 milliards de nairas (603 millions de dollars) pendant la période considérée, son bénéfice d’exploitation a subi une réduction de plus de la moitié de sa valeur précédente, passant de 15,3 à 7 milliards de nairas (20,2 à 9,2 millions de dollars).
Les responsables du groupe attribuent cette performance inférieure principalement à une perte de change évaluée à 22,5 milliards de nairas (29,7 millions de dollars) sur la période. En outre, les coûts de financement engagés par l’entreprise ont doublé pour atteindre 16,6 milliards de nairas (21,9 millions de dollars).
« Sans la dévaluation du taux de change, notre bénéfice d’exploitation aurait augmenté de 52 % », indique le rapport. Dans le cadre des nouvelles réformes économiques du président Bola Tinubu, la Banque centrale du pays (CBN) a approuvé en juin dernier une baisse de 36 % de la valeur du naira sur le marché officiel.
« Nous restons optimistes et croyons qu’avec les politiques monétaires actuelles du gouvernement visant à stabiliser le marché des changes, ainsi qu’avec les efforts continus que nous déployons pour stimuler le chiffre d’affaires tout en maîtrisant les coûts, il y aura une amélioration significative de la génération de bénéfices dans les périodes à venir », ajoute FMN.