Les militaires qui ont pris le pouvoir au Niger le 26 juillet, en renversant le président Mohamed Bazoum, sont engagés dans des actions visant à améliorer la gouvernance et à initier des réformes dans plusieurs secteurs économiques.
Sidi Mohamed Rahilou, le ministre de la Communication, des Postes et de l’Économie numérique du Conseil militaire du Niger, a annoncé un projet de fusion entre les sociétés de télécommunications Niger Telecoms et Zamani Telecom. Cette annonce a été faite à la fin de sa visite de prise de contact aux deux entreprises le jeudi 31 août.
Le projet de fusion vise à unir les forces de Zamani Telecom, qui compte environ 800 sites, avec celles de Niger Telecoms, qui en possède environ 200, pour créer une entreprise d’État plus importante, dont l’État détiendrait la majorité des actions. Le projet de fusion s’inscrit dans l’objectif du Conseil militaire du Niger de mieux positionner l’État sur le marché national des télécommunications, actuellement dominé par le secteur privé.
À la fin de l’année 2022, les trois principaux opérateurs privés – Airtel, Moov Africa et Zamani – contrôlaient un total de 15,04 millions d’abonnés, tandis que l’opérateur public Niger Telecoms en comptait seulement 333 702, selon les données du régulateur. Le secteur privé contrôle également 99,9 % du marché de l’Internet.
Niger Telecoms est entièrement détenu par l’État nigérien depuis 2016, suite à la fusion réussie de la Société nigérienne des télécommunications (Sonitel) et de la Société sahélienne de communication (SahelCom), qui étaient respectivement des opérateurs de téléphonie fixe et mobile. En revanche, Zamani Telecom est une société privée née du rachat d’Orange Niger par le Nigérien Mohamed Rissa et le Sénégalais Moctar Thiam en 2019. Des questions subsistent quant aux modalités de cette fusion entre la société privée et l’entreprise publique, étant donné que Zamani Telecom est mieux positionnée sur le marché des télécommunications que Niger Telecoms.
