Sénégal – artisanat : vers une professionnalisation du « Label Ngaay »

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Le Label Ngaay, réputé pour son expertise, n’a pas encore exploité tout son potentiel malgré sa renommée nationale et internationale. Pour remédier à cette situation, diverses initiatives ont été mises en place par les acteurs.

L’Union des artisans de Méckhé et environs (Uame), créée il y a près d’une décennie, regroupe plusieurs associations et Groupements d’Intérêt Économique (GIE) d’artisans. Parmi ses membres, on compte des associations de cordonniers, de vannières, de couturières, de métalliers, de mécaniciens et de bijoutiers, réparties dans différentes localités de Ngaay et ses environs. Selon le président de l’Uame, Assane Kassé, afin de tirer pleinement parti du potentiel des artisans, il était crucial de renforcer leurs compétences dans divers domaines.

C’est pourquoi les membres du bureau et les présidents d’associations ont suivi une formation sur la gestion des associations, en collaboration avec la Direction de l’Artisanat. De plus, une formation en gestion a été dispensée aux membres de l’union avec le soutien du Bureau International du Travail (BIT). Grâce au Fonds de financement de la formation professionnelle et technique (3Fpt), les cordonniers ont reçu une formation en tannage et ont bénéficié de l’aide du ministère de l’Élevage pour faciliter l’acquisition de cuir, en particulier après la Tabaski, lorsque les peaux de mouton sont abondantes. Les cordonniers ont également renforcé leurs compétences en maroquinerie grâce à l’Office National de la Formation Professionnelle (ONFP). Il en va de même pour les métalliers, les couturières et les menuisiers en bois, avec le soutien du 3Fpt. Cela leur a permis de gagner des parts de marché dans le cadre du projet de mobilier national. Le président de l’Uame a souligné que les artisans de Ngaay et ses environs sont bien formés, même si des besoins subsistent.

En outre, Assane Kassé estime que les mécaniciens doivent être renforcés dans le domaine de la réparation électronique, compte tenu de la prédominance de l’électronique dans la plupart des véhicules modernes. Ngaay est un carrefour pour les pèlerinages du Magal et du Gamou, et il serait judicieux que les mécaniciens locaux soient bien formés pour faire face à cette réalité.

Un autre défi auquel sont confrontés les artisans de Ngaay est l’accès aux matières premières. Ils dépendent largement du cuir importé, alors que la matière première brute provient du pays. Cette situation est paradoxale, selon Assane Kassé, qui dirige un atelier à Méckhé depuis près de quarante ans.

De plus, il estime que les Sénégalais devraient être sensibilisés à l’importance des peaux de petits ruminants. Il considère que les populations devraient être informées que la peau a une valeur bien supérieure à celle de la viande pour la consommation directe. Le cuir est utilisé pour la fabrication de chaussures, de sacs, de chapeaux et d’autres produits dérivés que nous utilisons tous les jours.

En ce qui concerne le projet du parc industriel de Touba, Ahmadou Fall, membre de l’Uame, estime que l’idée est intéressante. Il propose que le projet soit étendu à trois localités : Touba, Méckhé et Dahra Djolof.

Outre la formation, les artisans de Ngaay réclament du matériel moderne. Selon Assane Kassé, l’État a fourni à l’Uame, en particulier à la cordonnerie, du matériel de production d’une valeur de 150 millions de FCFA. Cependant, ces machines n’ont pas encore été mises à la disposition des cordonniers depuis sept ans. Le ministère de l’Artisanat et de la Formalisation du secteur informel a construit un hangar pour abriter ces machines, mais les cordonniers n’ont toujours pas accès à cet équipement, qui permettrait de multiplier par 50 la production manuelle quotidienne de chaussures des 250 ateliers de Méckhé. Avec ces machines, la capacité de production actuelle est estimée à 1600 paires par jour. Le président de l’Uame estime que la mairie devrait remettre le local qui abrite les machines aux artisans, en mettant en place un comité de gestion composé de représentants des associations.

Interrogé sur la question, le président de la commission artisanat de la commune de Méckhé, Mawa Djité, a salué les efforts consentis par l’État, à l’initiative de l’institution municipale. Selon lui, il reste à réceptionner le local, à mettre en place un comité chargé de gérer l’infrastructure et à former les membres du comité à l’utilisation des machines. (source « Le Soleil »)

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