Nouveau défaut de paiement du Niger sur le marché des titres publics

Date :

Partager l'article :

Sous le coup des sanctions de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA), le Trésor public du Niger a de nouveau manqué ses obligations financières, portant le nombre total de défauts à cinq entre juillet et septembre 2023. Cette série de défauts financiers menace sérieusement ses ambitions de lever au moins 830 milliards de FCFA cette année.

Le Niger se trouve privé de toutes transactions financières avec les autres pays de l’UEMOA, ce qui inclut le gel de ses avoirs dans les comptes de la Banque centrale des États de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO). La semaine dernière, le pays a manqué un nouveau paiement sur le marché des titres publics lors d’une adjudication organisée par UMOA-Titres.

Cela signifie que le Trésor public du Niger n’a pas réussi à honorer cinq obligations financières entre juillet et septembre 2023, représentant un montant global de 37,56 milliards de FCFA.

Le premier défaut de paiement a eu lieu dès le 31 juillet 2023, peu de temps après le coup d’État qui a porté le Général Tiani au pouvoir. Le Niger n’a pas pu honorer les intérêts sur des Obligations Assimilables du Trésor (OAT) d’une maturité de 5 ans, émises le 28 juillet 2022, ainsi que sur des OAT de maturité de 10 ans, émises en juillet 2022, pour un montant total de 2,341 milliards de FCFA.

Le 11 août, un deuxième incident s’est produit, concernant des Bons Assimilables du Trésor (BAT) d’une durée de 12 mois, émis le 12 août 2022, d’un montant de 12 milliards de FCFA.

Le 4 septembre, Niamey n’a pas été en mesure de régler les intérêts de ses OAT de 10 ans émises le 2 septembre 2021, pour un montant de 1,719 milliard de FCFA. Le dernier défaut de paiement, le 8 septembre, concernait des BAT de 12 mois émis le 8 septembre 2022, pour un montant de 21,5 milliards de FCFA.

Ces défauts surviennent dans un contexte où le Niger fait face à des sanctions sévères de la part de l’UEMOA suite au coup d’État du 26 juillet dernier. Ces sanctions incluent la fermeture des frontières aériennes et terrestres, le gel des avoirs financiers et monétaires du gouvernement, ainsi que la suspension des opérations financières entre les banques nigériennes et celles des pays de l’UEMOA.

Malgré la détermination d’UMOA-Titres à maintenir le bon fonctionnement du marché des titres publics, l’isolement financier du Niger par rapport aux places financières régionales pèse lourdement sur son économie et complique considérablement le refinancement de sa dette, voire le rend impossible. Le pays comptait fortement sur le marché financier régional pour financer ses besoins de financement.

La situation est d’autant plus préoccupante que Moody’s a rapidement dégradé la note souveraine du Niger de deux niveaux, passant de B3 à Caa2, dès le 4 août, en réponse aux sanctions de l’UEMOA et de la CEDEAO.

En 2023, le Niger prévoyait de lever un montant total de 830 milliards de FCFA sur le marché financier régional. Avant les sanctions, à la date du 20 juillet (sa dernière communication), le gouvernement avait déjà réussi à mobiliser au moins 522 milliards de FCFA grâce à l’émission d’environ quarante titres financiers.

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici

spot_img

Articles similaires

Mansa Bank renforce ses Fonds Propres avec Yeelen Financial Fund

En Côte d'Ivoire, Mansa Bank a signé un accord stratégique avec Yeelen Financial Fund pour renforcer ses fonds...

Performance appréciable de la BIDC en 2023 malgré un contexte difficile

En 2023, la Banque d'investissement et de développement de la CEDEAO (BIDC) a décaissé des fonds pour 56...

Le Bénin se dote de nouveaux lycées professionnels grâce à un financement de la BOAD

La Banque Ouest-Africaine de Développement (BOAD) a approuvé un financement de 30 milliards de francs CFA (49 millions...

« Go Data » : Un Outil innovant pour lutter contre le paludisme au Burkina Faso

L'Organisation mondiale de la santé (OMS) et le Réseau mondial d'alerte et d'action en cas d'épidémie (GOARN) ont...