Le Conseil national de transition en Guinée a mis en évidence d’importants problèmes dans la gestion des finances de l’État, selon son rapport publié mardi sur le projet de loi de finances rectificative du gouvernement. Ce projet vise à augmenter les recettes publiques de plus de 4% pour stimuler la croissance, réduire l’inflation et renforcer la monnaie guinéenne. Cependant, les conseillers ont également constaté un manque de transparence quant à l’utilisation des recettes collectées par des entreprises publiques.
La Commission du plan, des affaires financières et du contrôle budgétaire, dans son rapport obtenu par RFI, exprime des préoccupations concernant la réduction de certaines taxes, notamment celles sur les produits pétroliers, que le gouvernement présente comme une mesure de soutien aux ménages.
Le rapport met également en lumière de graves dysfonctionnements, notamment une mauvaise répartition des ressources qui a entraîné une perte de près de 60 millions d’euros pour le Trésor. Il signale des problèmes liés à la collecte des amendes pour contraventions policières, des incertitudes quant à la perception des taxes téléphoniques et du mobile money par l’Autorité de régulation des télécoms.
Le CNT déplore que plus de la moitié des entreprises publiques ne versent pas leurs dividendes en temps voulu, voire pas du tout. Le Patrimoine bâti, chargé des recettes locatives, ne contribue en rien aux finances du Trésor.
De plus, le Conseil regrette que la présidence bénéficie de 5% des recettes des jeux de hasard, et malgré la croissance des activités minières, les ressources générées semblent insuffisantes pour le développement du pays. Enfin, les exonérations accordées aux entreprises coûtent à l’État 215 millions d’euros par an.