Sénégal : Adama NDIAYE, DG Sen-Ré, commente l’intérêt économique de la réassurance

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Dans une interview exclusive au Journal de l’économie sénégalaise (Lejecos), Adama Ndiaye, Directeur général de la Société sénégalaise de réassurance (Sen-Re), a abordé divers aspects de la société et du marché de la réassurance au Sénégal et en Afrique. Ci-après un résumé des points clés de l’interview :

  1. La Sen-Re a été créée en 1988 pour favoriser la rétention des primes d’assurance localement, réduisant ainsi les sorties de devises et le déséquilibre de la balance commerciale. La mission principale de la Sen-Re est d’accompagner les sociétés d’assurances locales en leur fournissant des capacités de souscription additionnelles.
  2. La réassurance est une technique de mutualisation verticale où une société d’assurance partage les risques en les cédant à une société de réassurance. Cela permet aux assureurs de réduire la volatilité de leurs résultats et leurs besoins en fonds propres.
  3. La Sen-Re bénéficie de cessions légales, qui sont des mécanismes obligeant les sociétés d’assurance à transférer une partie de leurs engagements à des réassureurs. Au Sénégal, ces cessions légales sont régies par la loi 89-28 du 22 juin 1989.
  4. La Sen-Re a également développé des affaires conventionnelles en élargissant ses activités à travers l’Afrique, notamment en Afrique de l’Ouest, en Afrique du Nord et au Moyen-Orient.
  5. En 2022, la Sen-Re a réalisé un chiffre d’affaires de 30,4 milliards de FCFA, avec 83% provenant d’Afrique de l’Ouest, 12% de la zone Mena et 5% du reste du continent.
  6. Les principaux défis auxquels la Sen-Re est confrontée comprennent la méconnaissance des spécificités de la réassurance par les pouvoirs publics, un environnement juridique et fiscal complexe, et la nécessité de maintenir sa compétitivité.
  7. La prédominance de la branche Dommage aux biens dans le chiffre d’affaires de la Sen-Re reflète les tendances observées chez les réassureurs, où cette branche représente une part importante des primes d’assurance.
  8. L’avenir de la réassurance au Sénégal et en Afrique dépend de plusieurs facteurs, notamment l’adaptation des cadres légaux et fiscaux, l’amélioration de la qualité des données disponibles, la formation de ressources humaines qualifiées et la diversification du marché dominé par quelques acteurs internationaux. Malgré les défis, des opportunités se présentent avec les lois sur le contenu local dans les secteurs pétrolier, minier et énergétique, ainsi que les investissements en infrastructures.

Adama Ndiaye souligne que la réassurance joue un rôle crucial dans le développement de l’assurance et la sécurisation de l’économie, et que son avenir est ouvert malgré les obstacles à surmonter.

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