UEMOA : les enjeux de la conjoncture économique présentés à des journalistes en atelier

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Un groupe de journalistes originaires de la sous-région ouest-africaine a participé à un atelier de renforcement des compétences axé sur les enjeux économiques, dirigé par le Professeur Seydi Ababacar Dieng, du 18 au 22 septembre 2023, à Saly, au Sénégal. Cette initiative a été réalisée en réponse à l’engagement pris par le président de la Commission de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA), Abdoulaye Diop.

L’UEMOA, en collaboration avec des institutions spécialisées telles que la Banque centrale des États de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO), conçoit et met en œuvre des politiques harmonisées pour les huit États membres de l’Union. L’objectif ultime est d’améliorer les conditions de vie de chaque citoyen. Pendant la période du 18 au 22 septembre 2023, à Saly au Sénégal, environ quarante journalistes venus des huit pays membres de l’UEMOA ont été familiarisés avec les principes fondamentaux qui orientent les choix en matière de politiques économiques et monétaires au sein de l’UEMOA, lors de cet atelier visant à renforcer leurs compétences sur les enjeux économiques.

Le Professeur Seydi Ababacar Dieng a utilisé une approche pédagogique interactive pour initier les participants à la recherche de données statistiques sur les agrégats macroéconomiques. Au sein de l’UEMOA, le Tableau des Opérations Financières de l’État (TOFE) revêt une importance stratégique, puisqu’il répertorie toutes les ressources et les dépenses de l’État sur une période donnée, généralement une année. Il permet le suivi et l’évaluation de divers indicateurs économiques, tels que la production, les revenus, la richesse, le développement et des indicateurs financiers.

Pour le Professeur Dieng, afin de favoriser la création de richesse, les États ont souvent recours à des politiques structurelles et conjoncturelles pour stimuler la croissance économique. Toutefois, ils délèguent à la BCEAO la responsabilité de mener une politique monétaire au niveau de l’Union afin de garantir la stabilité des prix.

Selon Aïssa Kabo, la représentante résidente de l’UEMOA au Sénégal, la politique monétaire de la BCEAO a réussi à contenir relativement les taux d’inflation par rapport à d’autres pays voisins qui n’utilisent pas le FCFA. Bien que l’inflation ait parfois dépassé les taux communautaires, elle reste nettement plus basse que dans des pays tels que le Nigéria ou le Ghana, comme en ont témoigné des journalistes béninois. En période de crises liées au COVID et à la guerre entre l’Ukraine et la Russie, certains commerçants nigérians ont choisi de conserver leurs avoirs en FCFA.

Afin de promouvoir le développement au sein de l’espace UEMOA, la Commission a élaboré des politiques sectorielles dans des domaines essentiels tels que les ressources humaines, l’aménagement du territoire, les transports et les télécommunications, l’harmonisation de l’environnement, l’agriculture, l’énergie, et le développement industriel et minier. De plus, il existe quatre grands chantiers prioritaires soutenus par les chefs d’État.

Ces politiques sectorielles sont définies dans des textes communautaires, ce qui signifie qu’elles s’appliquent à tous les États et doivent être adaptées aux réalités de chaque pays. Le directeur de la prévision et des études économiques de la Commission de l’UEMOA, Kalidou Tiaw, qui a également co-animé la session de formation, a souligné que l’objectif de ces politiques sectorielles est de réduire les inégalités et d’atteindre une convergence réelle au-delà de la convergence nominale.

Lors de cet atelier, le Professeur Dieng a présenté aux journalistes les enjeux de la Zone de Libre-Échange Continentale Africaine (ZLECAF), considérée comme la première étape vers une union économique et monétaire. Il a identifié les avantages potentiels tels que la relance du commerce intra-africain, la diversification et la transformation structurelle de l’économie, ainsi que la réduction de la pauvreté en Afrique. Cependant, il a également souligné le risque d’augmentation du chômage. Pour tirer pleinement parti de la ZLECAF, les pays africains doivent relever des défis tels que l’harmonisation des régimes fiscaux dans le secteur minier et pétrolier, la construction d’infrastructures et de logements, la suppression des obstacles à la mobilité des personnes et la mobilisation des ressources internes.

Malgré ces défis importants, les pays membres de l’UEMOA ont reconnu l’importance de la ZLECAF, la majorité ayant ratifié cet accord. La Commission de l’UEMOA collabore étroitement avec les États pour les aider à bénéficier pleinement de la Zone de Libre-Échange Continentale Africaine. Elle travaille à la mutualisation des éléments des stratégies nationales, à la sensibilisation du secteur privé sur les avantages de la ZLECAF et à la création d’une stratégie régionale qui tient compte des préoccupations nationales et régionales. C’est une démarche visant à renforcer l’intégration économique et monétaire en Afrique de l’Ouest.

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