Les acteurs clés du secteur de la pêche en Gambie et au Sénégal se mobilisent pour lutter contre les impacts négatifs de la production de farine et d’huile de poisson, en mettant particulièrement l’accent sur les préoccupations de la pêche artisanale.
L’Association Ouest-africaine pour le Développement de la Pêche Artisanale (ADEPA), basée au Sénégal, a organisé un atelier de convergence les 16 et 17 octobre de cette année au centre de conférence NaNA. L’objectif de cet atelier était d’informer et de sensibiliser la Coalition Nationale pour la Protection de l’Environnement de la Gambie aux problèmes liés aux industries de la farine et de l’huile de poisson en Gambie.
Cet atelier s’est penché sur l’opinion des professionnels de la pêche artisanale concernant les impacts négatifs de ces industries en Gambie. Des professionnels de la pêche et des acteurs issus de diverses organisations et communautés ont examiné les conséquences de ces industries en s’inspirant d’études de cas similaires menées dans d’autres pays d’Afrique de l’Ouest, tels que le Sénégal et la Mauritanie.
La pêche joue un rôle stratégique en Gambie en contribuant à la sécurité alimentaire, à la création d’emplois et à la prospérité économique. Cependant, le secteur de la pêche est confronté à des pratiques de pêche irresponsables, à la pêche illégale, non déclarée et non réglementée, ainsi qu’à une surexploitation des ressources, ce qui a des répercussions graves sur l’économie, l’État et les communautés côtières.
Les acteurs de la pêche ont exprimé leur inquiétude concernant les usines de farine de poisson, en particulier en ce qui concerne la surcapacité de pêche sur des espèces déjà surexploitées, les nuisances environnementales, la pollution, la perturbation de la transformation artisanale des produits de la pêche et du commerce du poisson, ainsi que les conséquences sociales et économiques. Ils ont également soulevé des préoccupations quant à l’implantation de ces usines et au respect des exigences des Études d’Impact Environnemental et Social (ESIA), ainsi que le manque de participation des acteurs de la pêche dans le processus de consultation.
Moussa Mbengue, Secrétaire exécutif de l’ADEPA, a plaidé en faveur d’un partenariat entre les pays pour la protection des ressources naturelles et a souligné l’importance du renforcement des capacités pour répondre aux attentes et intensifier le plaidoyer.
Malgré l’existence de lois environnementales robustes en Gambie, les participants ont noté des lacunes dans leur application. L’Agence Nationale de l’Environnement s’est engagée à veiller au respect total de ces lois.
Mustapha Yarboe, coordinateur de l’Association des Pêcheurs Artisanaux de la Gambie, a souligné l’importance du forum en tant que plateforme pour discuter en profondeur et formuler des recommandations pour protéger le secteur de la pêche.
L’atelier de convergence visait à renforcer les compétences des participants en matière de plaidoyer, à élaborer un plan d’action opérationnel pour lutter contre les impacts négatifs des industries de la farine et de l’huile de poisson, et à produire un rapport destiné à mieux comprendre les problèmes affectant ce secteur. Les participants étaient issus de différentes organisations et institutions, notamment la Coalition Nationale pour la Protection de l’Environnement de la Gambie, le Département de la Pêche, l’Agence Nationale de l’Environnement (NEA), RAMPAO, l’Association Ouest-africaine pour le Développement de la Pêche Artisanale en Gambie (ADEPA), Tryosters et des usines de farine de poisson.