Le mercredi 18 octobre à Lomé, lors du troisième jour de la Semaine africaine de la microfinance (SAM), les participants ont eu l’opportunité d’explorer les expériences du Togo en matière d’inclusion financière au cours d’un panel qui a conclu les séances plénières.
Les séances plénières ont offert une tribune aux différents intervenants, y compris ceux représentant le Togo, pour partager leurs expertises dans le domaine du développement inclusif avec un public attentif.
Ihougan Koffi Dzifa, directeur du Centre africain de développement des technologies agroécologiques, a partagé l’expérience du Togo en matière d’irrigation. Il a souligné qu’une ferme agricole à Atakpamé utilise trois méthodes d’irrigation pour sa production : l’irrigation à bande perforée, l’irrigation goutte à goutte et l’irrigation par aspersion.
M. Dzifa a expliqué que les agriculteurs qui sont situés près des rivières ont besoin de l’irrigation à bande perforée et/ou de l’irrigation par aspersion. En revanche, dans les régions où l’eau est rare, l’irrigation goutte à goutte est essentielle. Il a souligné que les agriculteurs travaillent six mois pendant la saison des pluies et se reposent pendant les six mois de sécheresse chaque année. Pour améliorer la productivité agricole et garantir une sécurité alimentaire, M. Dzifa a recommandé la mise en place d’un système de canalisation pendant la saison des pluies pour stocker l’eau, à travers des barrages de rétention. Cette approche globale est cruciale pour le développement de l’agriculture Climato-Smart.
De son côté, Pilo Mikemina, enseignant-chercheur à l’Université de Kara (Togo), a partagé avec les participants l’importante contribution de la microfinance à la résolution des problèmes liés aux changements climatiques en vue d’assurer la sécurité alimentaire. Il a souligné que la disponibilité, l’accessibilité, la stabilité, l’utilisation et les aspects culturels sont les cinq piliers classiques de la sécurité alimentaire.
M. Pilo a précisé que la microfinance doit innover en proposant des produits et services financiers abordables, afin de les rendre accessibles aux personnes vulnérables impliquées dans des projets liés à l’environnement. Il a préconisé une réduction des taux d’intérêt pour les agriculteurs clients des institutions de microfinance, étant donné que leurs emprunts sont destinés à des secteurs liés à la résilience aux changements climatiques et à la sécurité alimentaire. Il a également encouragé un partenariat entre les institutions financières et les agriculteurs pour répondre de manière globale aux besoins en matière de sécurité alimentaire.
D’autres pays, comme la République démocratique du Congo (RDC), ont également partagé leurs expériences en matière de microfinance. Le directeur général du Fonds pour l’inclusion financière en RDC a révélé que le crédit de développement est octroyé aux populations à faibles revenus par le biais de la microfinance, en vue de soutenir les micro, petites et moyennes entreprises. La mission de ce fonds est de réduire la pauvreté et d’améliorer les conditions de vie de la population. Il a souligné que le fonds intervient dans trois domaines, à savoir le renforcement institutionnel, le développement de produits spécialisés tels que le financement agricole, le crédit immobilier, le financement de l’éducation et des énergies renouvelables, ainsi que l’accélération des innovations technologiques, notamment le mobile money et l’amélioration de l’efficacité opérationnelle.
La Semaine africaine de la microfinance (SAM), organisée conjointement par le gouvernement togolais et le gouvernement du Luxembourg, a pour objectif de faciliter la mise en commun des expériences afin de promouvoir une finance inclusive en tant que moteur d’un développement équitable et respectueux de l’environnement.