L’insécurité grandissante au Nigeria a eu un impact significatif sur les dépenses publiques. Depuis 2015, les budgets alloués à la sécurité ont augmenté au même rythme que les budgets globaux.
Lors d’une réunion présidée par le chef de l’État, Bola Tinubu, le Conseil exécutif fédéral (FEC) du Nigeria a approuvé un budget supplémentaire de 2,8 milliards de dollars pour l’année 2023. C’est le sénateur Atiku Abubakar Bagudu, ministre nigérian du Budget et de la Planification économique, qui a fait cette annonce lors d’un briefing à Abuja.
Ces fonds sont destinés à répondre à des « questions urgentes ». Environ 605 milliards de nairas (environ 1,4 milliard de dollars) seront alloués à la défense et à la sécurité nationales. De plus, 300 milliards de nairas (environ 726 millions de dollars) seront dédiés à la réparation des ponts.
Cette augmentation du budget intervient alors que le Nigeria est aux prises avec des tensions sociales croissantes et une détérioration continue de la crise sécuritaire qui sévit dans le pays depuis près d’une décennie. Ces problèmes exercent une pression constante sur les finances de l’État.
Le Nigeria est confronté depuis des années à une série d’attaques, d’enlèvements, d’insurrections séparatistes, de piraterie maritime, de criminalité, et de conflits communautaires.
Depuis 2015, les budgets alloués à la sécurité ont pratiquement suivi la même trajectoire que le budget national global. À plusieurs reprises, les gouvernements précédents ont été contraints d’augmenter les budgets, parfois en recourant à des emprunts internationaux, pour faire face à ces dépenses en constante augmentation.
Entre 2020 et 2021, le Nigeria a augmenté ses dépenses militaires de 56 %, atteignant ainsi 4,5 milliards de dollars, selon l’Institut international de recherche sur la paix de Stockholm (SIPRI).