Au Nigeria, la ville de Lagos a célébré en début de septembre l’inauguration d’une section majeure de sa première ligne de métro aérien, connue sous le nom de la Blue Line. Le lancement de ce train entièrement électrique marque une petite révolution dans la capitale économique du Nigeria, célèbre pour ses embouteillages et son urbanisme chaotique.
La ligne ferroviaire et son train bleu qui s’étendent au-dessus de la lagune confèrent à la mégalopole de Lagos un aspect futuriste. Cette idée est née il y a près de 40 ans, mais les travaux n’ont réellement débuté qu’en 2011, accumulant ainsi des retards considérables. Le premier tronçon du métro a finalement ouvert ses portes le 4 septembre. Fatiu Bulala Opeyemi, un jeune créateur de contenu, a eu la chance de monter à bord et de partager son expérience : « L’air conditionné, l’espace, tout est rafraîchissant, et les gens se comportaient si bien que ça m’a donné l’impression d’être à Londres, voire aux États-Unis ! Parce qu’ici, à Lagos, même pour monter à bord des bus municipaux, il faut courir, sauter, se bousculer ! Mais dans le métro, c’est beaucoup plus simple. »
À terme, deux lignes de métro aérien sont prévues pour relier les différents pôles d’activité de la mégalopole de Lagos, y compris les marchés, le quartier des affaires, et même l’aéroport. Pour l’instant, seulement huit stations sont opérationnelles sur la Blue Line, qui en comptera un total de treize. Après une période de tests au diesel, la locomotive est désormais entièrement électrique, ce qui est un exploit dans un pays confronté à des problèmes de réseau électrique défaillant et de graves pénuries.
Timi Soleye, chef de projet pour Lamp Turnkey, responsable de l’alimentation électrique du train, explique : « Nous avons mis en place des infrastructures dédiées qui permettent à la ligne bleue d’être directement connectée au réseau national d’électricité de deux manières. De plus, nous avons construit une centrale électrique indépendante, capable de produire 8 mégawatts d’électricité, qui alimente un système de batterie. Ce système est directement relié au train et fonctionne en continu. Ainsi, en cas de défaillance du réseau national d’électricité, des dispositifs de secours sont en place pour garantir qu’il n’y ait aucune interruption de service. »
Malgré une affluence considérable aux heures de pointe, les habitants de Lagos demeurent quelque peu méfiants à l’égard de ce nouveau mode de transport, comme l’admet Joseph Akinpelu, ingénieur auprès de l’autorité des transports de Lagos : « Nous avions projeté qu’il y aurait environ 150 000 passagers par jour sur la Blue Line, mais pour l’instant, ils ne sont que 10 000 environ. Mais la bonne nouvelle, c’est qu’ils sont de plus en plus nombreux. Les gens ont encore des doutes concernant leur sécurité, se demandant s’ils ne risquent pas un électrocution à bord du train. Il est essentiel que la prise de conscience se renforce quant à la sécurité de ce moyen de transport. »
Le train bleu effectue désormais 54 trajets par jour, et ce nombre devrait passer à 74 d’ici la fin du mois de novembre.