Le DG de MTN Ghana plaide pour une régulation favorisant l’investissement

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Le directeur général de MTN Ghana, Selorm Adadevoh (photo), a déclaré que la réglementation, en particulier celle qui touche l’industrie technologique, doit encourager le type d’investissement nécessaire pour répondre à la demande croissante de consommation de données dans le pays.

Il s’exprimait lors d’un panel lors du dialogue sur la prospérité mutuelle du Ghana organisé par le ministère des Finances pour les principaux acteurs de l’économie afin de discuter des moyens de surmonter les défis du pays et d’accélérer le développement.

Selorm Adadevoh a souligné que les régulateurs ont le devoir de prévoir quelles seront les demandes futures, par opposition à l’offre, puis d’élaborer des réglementations de manière à créer un environnement propice pour que les investisseurs injectent les sommes nécessaires pour combler l’écart béant entre la demande et l’offre, à la fois actuelle et future.

Il a noté qu’aujourd’hui encore, il existe un écart béant entre l’offre d’électricité et la demande des consommateurs, et il en va de même pour les données – la demande dépasse de loin l’offre, mais la réglementation semble entraver le type d’investissement nécessaire pour combler l’écart.

Selon lui, même si les acteurs de l’industrie, en particulier MTN, continuent d’investir dans le pays, la réglementation ne crée pas l’environnement nécessaire pour que la société investisse le milliard de dollars nécessaire pour combler le fossé numérique.

« Nous avons besoin de réglementations qui feront passer l’investissement du montant actuel de 300 millions de dollars au milliard de dollars nécessaire pour répondre aux demandes actuelles et futures de données de manière à favoriser le développement du pays à la fois maintenant et à l’avenir », a-t-il déclaré.

En effet, les commentaires de Selorm ne sont pas loin du thème central du Mobile World Congress Africa de cette année à Kigali, où tous les principaux intervenants ont souligné la nécessité d’une forte collaboration entre les gouvernements et le secteur privé pour accélérer le comblement de l’écart numérique en Afrique.

Dans cet ensemble, les acteurs de l’industrie auront besoin que les régulateurs libèrent en temps opportun les bandes de fréquences les plus pertinentes et abordables nécessaires pour déployer les technologies pertinentes de manière abordable, afin d’intégrer la grande majorité des Africains dans l’espace numérique.

Il a également été souligné lors de la conférence que les régulateurs devaient réduire les impôts imposés aux acteurs de l’industrie, de manière à ce qu’ils puissent convertir une partie de leurs revenus en offres de dispositifs et de forfaits de données abordables pour les consommateurs, afin de combler l’écart. Le Rwanda a été largement félicité pour avoir mis en œuvre cette politique de manière très pratique.

Il a également été question du coût de l’électricité pour les opérateurs de l’industrie technologique, qui constitue une ligne de coût très critique impactant la tarification finale pour le consommateur.

Il convient de rappeler qu’en 2021, Selorm Adadevoh a annoncé que MTN Ghana avait préparé plus de 1 300 sites cellulaires à travers le pays pour le déploiement d’un réseau 5G en 2022. Cependant, cette initiative a été contrecarrée par le refus du gouvernement/régulateur de délivrer à MTN la licence requise pour la 5G.

MTN a depuis fait plusieurs tentatives pour convaincre le gouvernement de libérer la bande de fréquence et la licence nécessaires pour déployer la 5G, mais le gouvernement a plutôt opté pour une neutralité technologique sur l’espace 4G et a également annoncé un réseau central 4G/5G géré par l’État, à partir duquel chaque opérateur pourra accéder et déployer la 5G.

Ce système est similaire à celui géré par le gouvernement rwandais et les télécommunications sud-coréennes dans l’espace 4G. Cependant, le Rwanda a depuis renoncé à cette politique, mais le Ghana s’apprête à l’adopter.

De plus, MTN a acquis une grande quantité de bande de fréquence compatible 4G LTE, mais les régulateurs ont demandé à l’opérateur de télécommunications de différer la libération de cette bande de fréquence afin de contrôler la domination du marché par MTN. Néanmoins, la demande de données sur le réseau MTN continue d’augmenter.

Selorm Adadevoh a souligné que les régulateurs doivent comprendre qu’il existe une concurrence importante et variée pour l’investissement, tant localement qu’entre les marchés, et que les acteurs sont plus susceptibles d’investir dans les secteurs et les marchés où les réglementations sont favorables aux investisseurs.

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