Avec le déploiement du Train express régional (TER), le réseau Bus Rapid Transit (BRT) de Dakar s’apprête à renforcer l’offre de transport public, jugée insuffisante et actuellement gérée par des opérateurs privés ne respectant pas toujours les normes de sécurité et de confort.
Le groupe français Meridiam, concessionnaire du réseau BRT de Dakar, a sécurisé une garantie financière de 19,9 millions d’euros sur une période de 15 ans auprès de l’Agence multilatérale de garantie des investissements (MIGA) de la Banque mondiale. Cette garantie vise à couvrir les investissements de Meridiam des risques potentiels liés à l’exécution du contrat.
Les garanties de la MIGA offrent une protection à Meridiam contre les risques d’expropriation, de restriction de transfert et d’inconvertibilité, de conflits armés et de troubles civils, ainsi que de rupture de contrat sur une période allant jusqu’à 15 ans.
Le BRT, dont la mise en service est prévue d’ici la fin de décembre 2024, constitue l’un des services publics de transport collectif développés par l’État sénégalais pour répondre à la demande croissante de transport générée par l’évolution démographique de la région de Dakar, estimée à 3,6 millions d’habitants selon le recensement de 2020. Les projections officielles indiquent que ce chiffre devrait atteindre 5 millions d’habitants d’ici 2030.
Le réseau BRT s’étendra sur 18,3 km, reliant le centre-ville de Dakar à 14 municipalités. Il devrait accueillir quotidiennement près de 300 000 passagers, réduisant ainsi les temps de trajet de 90 à 45 minutes. Le modèle adopté, axé sur les préoccupations actuelles en matière de durabilité, prévoit l’utilisation exclusive de bus électriques afin de minimiser les émissions de gaz des véhicules.
Selon Thierno Birahim AW, Directeur Général du CETUD, les émissions de gaz constituent l’une des nuisances les plus coûteuses pour l’économie nationale dans le secteur des transports. Il a expliqué que la pollution atmosphérique liée au trafic routier représente l’externalité la plus coûteuse pour la collectivité, avec 56% des pertes induites. Elle est suivie par la congestion (26% des nuisances), la sécurité routière et les émissions de gaz à effet de serre, qui représentent respectivement 10% et 7%, avant la contribution du bruit (1%).