Au Sénégal et en Mauritanie, des interrogations ont émergé autour des projets de développement de plusieurs gisements gaziers, notamment liées à la politique de la compagnie BP.
Le 27 novembre, le géant britannique de l’énergie, BP, a annoncé son retrait du gisement de gaz naturel de Yakaar-Teranga, situé au large des côtes sénégalaises. Cette décision découle d’un désaccord avec le gouvernement sénégalais concernant le modèle commercial du périmètre gazier. BP souhaitait exporter la production du site, tandis que Dakar insistait pour donner la priorité à la consommation intérieure. Un autre point de divergence était la date de mise en production du gisement. BP visait 2028, alors que le gouvernement sénégalais souhaitait accélérer le développement pour récupérer le gaz dès 2026. Le gaz de Yakaar-Teranga devrait jouer un rôle crucial dans l’augmentation de la capacité électrique nationale et la réduction des coûts de production d’électricité.
À la suite du retrait de BP, son partenaire américain, Kosmos Energy, augmente sa part à 75 %, tandis que la société publique du pétrole du Sénégal, Petrosen, obtient les 15 % restants.
Parallèlement, le ministère mauritanien du Pétrole a donné à BP jusqu’à avril 2024 pour décider de poursuivre ou non le développement du gisement de gaz offshore de BirAllah. Les autorités mauritaniennes ne sont pas satisfaites du niveau d’avancement des travaux préliminaires à la mise en production du gisement découvert en 2019. Selon l’accord de partage de production, une décision finale d’investissement pour le gisement aux 13 Tcf de gaz devrait être prise au premier semestre de 2025.
BP et Kosmos restent engagés dans le projet Greater Tortue Ahmeyim (GTA), à cheval sur les frontières maritimes des deux pays. La première phase d’exploitation du projet GTA, avec une capacité de 2,5 millions de tonnes de GNL par an, devrait débuter dans les prochains mois.