Le rapport récemment publié par la Banque mondiale met en lumière les risques importants du changement climatique sur l’économie de la Côte d’Ivoire. Selon le rapport intitulé « Côte d’Ivoire – Rapport national sur le climat et le développement », le PIB réel du pays pourrait connaître une baisse significative de 13 % d’ici 2050, avec des conséquences graves sur la réduction de la pauvreté.
Les effets néfastes du dérèglement climatique sur divers secteurs économiques pourraient compromettre les ambitions de la Côte d’Ivoire d’accéder au statut de pays à revenu intermédiaire de la tranche supérieure d’ici 2030. Les modèles climatiques prévoient des augmentations de température de 1 à 4°C, une élévation du niveau de la mer de 30 cm, et des précipitations de plus en plus irrégulières d’ici 2050.
Le changement climatique devrait affecter l’économie ivoirienne par le biais de changements dans la productivité de la main-d’œuvre, des coûts de réparation des immobilisations et des rendements agricoles. Des effets tels que le stress thermique sur la main-d’œuvre, les inondations, l’élévation du niveau de la mer et l’érosion côtière auront des répercussions négatives sur la productivité, la santé, et l’utilisation des biens d’équipement.
Les rendements agricoles pourraient diminuer jusqu’à 30 % d’ici 2050, affectant particulièrement le riz, la banane plantain, le manioc, et la production de cacao, principale culture d’exportation du pays. Les centres urbains, moteurs économiques, seront également vulnérables aux dommages climatiques, entraînant des pertes de moyens de subsistance pour les populations défavorisées.
Le rapport souligne que le rythme de la réduction de la pauvreté devrait ralentir considérablement d’ici 2050 si des mesures d’adaptation ne sont pas mises en œuvre. Cependant, la mise en place de mesures appropriées, telles que la construction d’infrastructures adaptées à l’élévation du niveau de la mer et la promotion d’une agriculture résiliente au changement climatique, pourrait réduire presque de moitié les pertes économiques, les ramenant à entre 3 et 8 % du PIB d’ici 2050.