Les flux financiers illicites (FFI) entravent le développement des nations africaines en privant ces dernières d’importantes ressources financières, estimées à 530 milliards de francs CFA pour l’année 2021, a souligné Abdoul Madjib Guèye, président de la chambre des entreprises publiques de la Cour des comptes du Sénégal, lors d’une réunion à Dakar mardi.
M. Guèye a affirmé que « l’éradication des flux financiers illicites est indispensable pour le développement des pays africains », tout en inaugurant un atelier visant à présenter les résultats d’un audit mené dans plusieurs pays du continent dans le cadre de la lutte contre les FFI.
L’audit régional sur les FFI est une initiative de la commission de renforcement des capacités institutionnelles et techniques de l’Organisation africaine des institutions supérieures de contrôle des finances publiques, avec le soutien technique et financier de la GIZ, l’agence allemande de coopération, a précisé M. Guèye.
Il a défini les flux financiers illicites comme des mouvements transfrontaliers de fonds acquis, transférés (fraude fiscale) et/ou utilisés de manière illégale.
M. Guèye a souligné que la question du financement de l’économie constitue une problématique majeure pour les États africains, indiquant qu’en 2021, « l’Afrique a enregistré une perte d’environ 88,6 milliards de dollars américains (environ 530 milliards de francs CFA) en raison des FFI », se basant sur un rapport de la Conférence des Nations unies pour le commerce et le développement.
Des recommandations « pertinentes » seront formulées au cours de cet atelier, et les États pourront les utiliser dans la lutte contre ce fléau, a assuré Abdoul Madjib Guèye. Près de 40 experts représentant 15 pays participent à l’atelier.
M. Guèye a souligné lors de la cérémonie d’ouverture que nos dirigeants ne devraient pas systématiquement recourir aux capitaux étrangers pour financer les projets de développement, alors qu’il existe une évasion fiscale qui aurait dû être stoppée par le biais de certains services étatiques.
À la clôture des travaux, les pays représentés élaboreront leur rapport national, et ultérieurement, un rapport régional sera consacré à la situation globale des FFI en Afrique, a-t-il annoncé.