Côte d’Ivoire : 807 millions FCFA de matériel saisis dans la lutte contre l’orpaillage illégal

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La Côte d’Ivoire ambitionne de produire 50 tonnes d’or en 2023 et 55 tonnes en 2024. Cependant, cette perspective est entravée par l’orpaillage illégal, qui non seulement prive l’État de revenus miniers, mais constitue également une menace pour la sécurité nationale. Entre janvier et octobre 2023, le gouvernement a saisi plus de 807 millions FCFA de matériel sur 1 098 sites d’orpaillage illégal. Ces opérations, menées par la Brigade de Répression des Infractions au Code minier (BRICM) en collaboration avec le Groupement Spécial de Lutte contre l’Orpaillage Illégal, ont abouti à la confiscation de divers équipements, notamment des balances électroniques, des véhicules, des pelleteuses, des motocyclettes, des groupes électrogènes et du mercure.

L’exploitation minière illégale a des conséquences environnementales graves, notamment l’utilisation du mercure, interdite en Côte d’Ivoire depuis la ratification de la Convention de Minamata en 2019. De plus, ces activités priveraient l’État de revenus miniers, car la production illégale échappe aux circuits officiels de vente et d’exportation.

Outre les aspects environnementaux et financiers, l’orpaillage illégal représente une menace pour la sécurité nationale, comme le souligne un rapport récent sur les liens entre l’extrémisme violent et les activités illicites en Côte d’Ivoire. Les groupes extrémistes, présents dans le nord du pays, participent activement à l’orpaillage ou financent leurs activités grâce à cette activité. Ils perçoivent des revenus de la vente d’or extrait illégalement, créant ainsi un lien entre l’exploitation minière illégale et le financement de mouvements extrémistes.

Pour lutter efficacement contre l’orpaillage illégal, les autorités doivent envisager des mesures répressives, mais également des alternatives. Des initiatives telles que des programmes d’insertion à l’emploi et la mise à disposition de moyens d’exploitation minière adéquats peuvent offrir des alternatives aux populations vivant dans la pauvreté. Par ailleurs, la régularisation du secteur de l’exploitation artisanale de l’or, avec une réduction des coûts et des démarches administratives, ainsi que la révision du code minier pour prendre en compte les préoccupations des populations locales, sont des étapes essentielles pour créer un environnement propice à un secteur minier durable et à une économie nationale robuste.

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