Lundi dernier, le gouvernement nigérian a apporté des modifications significatives à son budget de 2024, visant à allouer davantage de ressources aux secteurs prioritaires de l’économie. Dans le cadre de ce nouveau budget, les autorités nigérianes cherchent à augmenter le ratio recettes/PIB à 18%.
Le Nigeria prévoit de réduire son déficit budgétaire à 3,88% en 2024, comparativement à une estimation de 6,11% en 2023. Le président nigérian, Bola Ahmed Tinubu, a présenté ces ajustements lors de l’Assemblée nationale le 29 novembre. Il a souligné que le déficit budgétaire devrait s’élever à 9 180 milliards de nairas (11,6 milliards $) en 2024, et son financement serait assuré par de nouveaux emprunts, des recettes découlant de la privatisation, ainsi que des prêts multilatéraux et bilatéraux destinés à des projets de développement spécifiques.
En plus de la réduction du déficit budgétaire, le président a également mis en avant l’objectif de son mandat consistant à faire passer le ratio recettes/PIB, actuellement en deçà de 10%, à 18%. Quant au service de la dette, il est projeté à représenter 45% des recettes totales attendues.
Il est important de noter que cette présentation fait suite à une révision à la hausse du budget annoncée lundi dernier par le gouvernement nigérian. Le budget est ainsi passé de 32,5 milliards $ initialement prévu à 34,7 milliards $, avec quelques ajustements au niveau du taux de change et du prix de référence du pétrole.
Ce nouveau budget, baptisé « Budget de l’espoir renouvelé », vise à atteindre une croissance économique créatrice d’emplois, une stabilité macroéconomique, un environnement d’investissement amélioré, un développement accru du capital humain, ainsi qu’une réduction de la pauvreté et un meilleur accès à la sécurité sociale, comme l’indique le communiqué officiel.
Le président Tinubu a souligné : « En préparant le budget 2024, notre objectif principal a été de maintenir notre base solide pour un développement économique durable ». Depuis son investiture fin mai 2023, le président Tinubu a axé son mandat sur la refonte et la revitalisation de l’économie nationale, prenant des mesures audacieuses telles que la suppression de la subvention à l’essence. Cependant, le Nigeria reste confronté aux effets persistants des chocs endogènes et exogènes qui impactent son économie. Pour l’exercice 2024, l’État nigérian prévoit une croissance économique de 3,76% et une inflation qui devrait se modérer pour atteindre 21,4%.