Les négociateurs africains sur les changements climatiques ont exprimé leur préoccupation quant aux progrès insuffisants concernant les fonds dédiés à la mise en œuvre de l’objectif mondial d’adaptation établi dans le cadre de l’Accord de Paris de 2015. James Morombedz, responsable du Groupe africain des négociateurs sur les changements climatiques, a souligné lors de la 28e Conférence des Nations unies à Dubaï que l’adaptation est une priorité pour le continent africain, crucial pour sa survie, et une composante majeure de l’Accord de Paris.
Morombedz a exprimé son inquiétude quant au manque de progrès dans les négociations sur les fonds dédiés à l’adaptation au changement climatique. Il a souligné l’urgence d’agir avec des mesures d’adaptation, affirmant que la COP 28 doit achever le travail entrepris au cours des deux dernières années en lançant un cadre solide sur l’adaptation. Selon lui, ce serait le résultat le plus important pour l’Afrique, soulignant que les fonds dédiés à l’adaptation doivent atteindre plusieurs milliards.
Seth Osafo, conseiller du Groupe africain des négociateurs, a qualifié les résultats obtenus jusqu’à présent concernant l’objectif mondial d’adaptation de décevants, indiquant que les discussions et les négociations sont restées bloquées. Il a salué cependant la décision du président de la COP 28 de mettre en place le fonds dédié aux pertes et dommages et de le rendre opérationnel dès le premier jour de la conférence.
En marge de la séance, Aissatou Diouf, responsable du plaidoyer à Enda Energie et négociatrice sur les questions de financement pour le Sénégal, a souligné que le fonds dédié aux pertes et dommages sera administré par la Banque mondiale sur une période de quatre ans. Elle a noté que l’opérationnalisation du fonds est positive, mais a souligné la nécessité de trouver un mécanisme urgent facilitant l’accès et la décentralisation de ce fonds vers les communautés les plus vulnérables au changement climatique. Aissatou Diouf a également plaidé pour le doublement des fonds alloués à l’adaptation d’ici 2025, visant à atteindre 35 à 40 milliards de dollars pour financer cette adaptation encore sous-financée par rapport à l’atténuation.