Au Sénégal, la campagne de commercialisation de l’arachide démarre sur une note positive après deux années de récoltes catastrophiques en raison du manque de pluie. Bien que la récolte soit prometteuse cette année, les producteurs du secteur expriment leur inquiétude face à un prix plancher jugé insuffisant.
La culture de l’arachide constitue le socle de l’économie rurale au Sénégal, et sa réussite est souvent associée à la prospérité générale. Cette année, les pluies ont été favorables, et les rendements devraient être satisfaisants, présageant ainsi d’une campagne de commercialisation positive.
Cependant, la principale préoccupation des producteurs réside dans le prix plancher imposé pour la vente de l’arachide aux huiliers. Passant de 275 francs CFA l’année précédente à 280 francs CFA cette année par kilogramme, les producteurs estiment que cela demeure insuffisant. Les coûts de production sont estimés à 315/320 francs CFA, créant ainsi le risque de vendre à perte. Sidy Ba, secrétaire général de la fédération des producteurs d’arachide, plaide en faveur d’un ajustement du prix plancher en fonction des coûts de production.
La concurrence féroce du marché parallèle constitue une autre préoccupation majeure. Pour remédier à cela, il est proposé de calculer annuellement les coûts engagés par les producteurs pour l’eau, les engrais, les intrants, etc., afin de déterminer un prix plancher équitable. Le risque actuel est que les producteurs délaissent le marché formel au profit du marché parallèle, dominé par des exportateurs chinois et turcs qui proposent des tarifs supérieurs à ceux fixés par l’État, mettant ainsi en difficulté les huileries sénégalaises.
Un autre problème soulevé concerne la marge de collecte, une somme remboursée par les huiliers pour couvrir les frais fixes des producteurs. Cette marge, équivalente à 27,7 % du prix, n’a pas évolué depuis plus de dix ans, alors que les coûts de transport, d’emballage et de chargement des récoltes ont augmenté. Par conséquent, malgré une récolte abondante, les producteurs d’arachides s’inquiètent de ne pas pouvoir générer des revenus suffisants pour couvrir leurs dépenses.