Les sanctions économiques et financières sévères imposées par la CEDEAO à Niamey depuis la fin de juillet dernier ont entravé la capacité des nouvelles autorités militaires à respecter les engagements du Niger sur le marché régional des titres publics.
Selon une note d’analyse publiée par Moody’s Investor Service le lundi 22 janvier 2024, l’incapacité du Niger à rembourser ses obligations émises sur le marché des titres publics de l’Union monétaire ouest-africaine (UMOA), en raison des sanctions économiques consécutives au coup d’État militaire du 26 juillet 2023, pourrait potentiellement menacer la stabilité financière des banques en Afrique de l’Ouest.
Suite au putsch militaire, le Niger a manqué un nouveau paiement de 38,7 millions de dollars sur une obligation commerciale, portant le total des paiements de principal et d’intérêts manqués à 485 millions de dollars depuis le coup d’État, d’après les informations d’UMOA-Titres, l’agence régionale de gestion et de promotion des titres publics.
Moody’s souligne que ces paiements manqués représentent des risques significatifs pour la qualité des actifs, la rentabilité et le capital des banques régionales. Si ces retards de paiement, débutés le 31 juillet, persistent pendant plus de six mois, les banques régionales pourraient être contraintes de classer les titres de dette émis par l’État du Niger comme non performants.
Les sanctions imposées par la CEDEAO ont empêché le Niger de refinancer ses dettes par le biais de nouvelles émissions, entraînant une hausse notable de l’inflation et des pénuries de produits essentiels. Moody’s estime que les banques opérant au Niger détenaient environ 543 millions de dollars de dettes souveraines de ce pays en novembre 2023, représentant environ 14 % de leurs actifs. Parmi ces banques, on compte des groupes panafricains tels qu’Ecobank Transnational, Oragroup, Attijariwafa Bank, Groupe Banque Centrale Populaire et Bank of Africa, selon l’agence de notation.