Face aux sanctions des organisations régionales et internationales, la junte nigérienne a récemment pris des mesures visant à revitaliser l’économie nationale. L’une de ces mesures consiste à rétablir la taxe sur la terminaison du trafic international entrant, précédemment suspendue en 2023.
Depuis le 25 janvier, les abonnés aux services télécoms nigériens doivent désormais s’acquitter d’une taxe de 10 francs CFA (0,017 $) lors de l’achat de crédit téléphonique et des souscriptions aux forfaits voix et Internet proposés par les opérateurs tels qu’Airtel, Moov Africa, Zamani, et Niger Télécoms. Cette taxe est destinée à alimenter le Fonds de solidarité pour la sauvegarde de la patrie (FSSP).
Selon Amadou Brah, vice-président du comité de gestion du FSSP, le prélèvement de 10 francs CFA sera effectué à partir de 12 francs CFA sur le crédit disponible sur le compte principal du client pour les appels, et pour les souscriptions aux forfaits Internet, il sera appliqué sur toutes les souscriptions supérieures à 200 francs CFA.
Cette mesure découle de l’application de l’ordonnance 2023-18 du 21 décembre 2023, qui modifie et complète l’ordonnance 2023-13 du 11 octobre 2023 portant création du Fonds de solidarité pour la sauvegarde de la patrie.
Dans un contexte où le gouvernement a mis en place des « mesures nouvelles » pour stimuler l’économie nationale et faire face aux « sanctions illégales et inhumaines » imposées par les instances régionales, sous-régionales et internationales, cette initiative s’inscrit dans une série d’actions entreprises par l’exécutif. Outre la taxe sur la terminaison du trafic international entrant, qui devrait générer plus de 20 milliards de francs CFA par an pour le Trésor de l’État, le Niger suit l’exemple du Burkina Faso et du Mali, membres de l’Alliance des États du Sahel (AES). Ces pays prélèvent respectivement 5 % et 10 % sur toutes les souscriptions aux forfaits et tous les appels, ayant ainsi réussi à collecter des ressources financières pour renforcer leurs forces de défense et de sécurité.