Le 30 janvier 2024, le président burkinabè Ibrahim Traoré avait évoqué la possibilité du retrait de son pays de la CEDEAO et suggéré que le FCFA pourrait être la prochaine étape. Peu après cette déclaration, le Burkina Faso avait reporté une opération de mobilisation financière sur le marché régional, sans expliciter les raisons de ce report.
Abdoulaye Diop, ministre des Affaires étrangères du Mali, et Aboubakar Nacanabo, ministre de l’Économie du Burkina Faso, ont récemment clarifié la position de leurs pays respectifs lors de déclarations médiatiques. Ils ont indiqué que ni le Mali ni le Burkina Faso n’envisageaient actuellement de se retirer de la Zone Franc.
Aboubacar Nacanabo a souligné que la CEDEAO est parfois influencée par des puissances étrangères, mais que l’UMOA (Union Monétaire Ouest-Africaine) ne suscite pas les mêmes reproches, selon des propos rapportés par l’Agence d’information du Burkina. Le ministre malien des Affaires étrangères avait également déclaré précédemment que le Mali resterait dans l’union monétaire.
Ces déclarations contrastent avec les commentaires d’Ibrahim Traoré, qui avait laissé entendre, lors d’une interview, que l’UEMOA (Union Économique et Monétaire Ouest-Africaine) pourrait être la prochaine étape du processus d’autodétermination engagé par les trois pays formant l’Alliance des États du Sahel.
Ces éclaircissements interviennent alors que le Burkina Faso a reporté une émission visant à mobiliser environ 35 milliards FCFA (57,6 millions $) sur le marché monétaire de l’UEMOA. Un responsable de la Société de Gestion des Investissements a admis sous couvert d’anonymat que les déclarations d’autodétermination des membres de l’Alliance du Sahel suscitent de l’incertitude chez les investisseurs.
Lors des Rencontres du Marché des titres publics en 2024 à Cotonou, des représentants du Burkina Faso et du Mali ont annoncé leurs plans de mobiliser respectivement 1444 milliards FCFA et 1220 milliards FCFA sur le marché régional des capitaux par adjudication et par appel public à l’épargne. Ces objectifs laissent penser qu’une sortie du FCFA par ces deux pays n’est peut-être pas envisagée pour cette année.