En plein programme économique avec le FMI et à l’approche de l’élection présidentielle prévue pour la fin de l’année, le président ghanéen Nana Akufo-Addo a initié un remaniement important en écartant 13 ministres et 10 vice-ministres.
Le jeudi 14 février, le président Nana Akufo-Addo a annoncé une réorganisation majeure au sein de son gouvernement, touchant notamment treize ministres, parmi lesquels figure Ken Ofori-Atta (photo), le ministre des Finances. Cette décision entraîne également le limogeage du ministre de l’Intérieur, Ambrose Déry, du ministre de la Santé, Kwaku Agyeman Manu, ainsi que du ministre du Tourisme, Ibrahim Mohammed Awal, entre autres.
Ce remaniement survient alors que la gestion de la crise économique au Ghana par le ministre des Finances, Ken Ofori-Atta, était fortement critiquée par l’opposition. Ces dernières années, l’économie ghanéenne a été confrontée à des défis liés à sa dette, une inflation croissante et une dépréciation de la monnaie. Ces difficultés ont conduit les autorités à solliciter l’aide du FMI, marquant un changement par rapport à la position initialement défendue par le président Akufo-Addo, qui prônait l’indépendance vis-à-vis de cette institution.
À quelques mois d’une élection présidentielle, pour laquelle le parti au pouvoir et l’opposition se préparent activement, ce remaniement massif, touchant également 10 vice-ministres, semble être une tentative de redynamiser l’action publique. Dans le cadre des mesures visant à relancer l’activité économique, les autorités avaient déjà engagé des efforts pour réduire les dépenses de l’État tout en améliorant l’efficacité gouvernementale.
La nouvelle équipe gouvernementale est déjà constituée et attend l’approbation finale du parlement. Le président Akufo-Addo a nommé Mohammed Amin Adam en tant que ministre d’État, chargé des Finances. Celui-ci aura la lourde responsabilité de poursuivre les réformes engagées par l’équipe précédente afin de redresser l’économie.
En janvier dernier, Accra a réussi à conclure un accord avec ses créanciers officiels pour la restructuration de 5,4 milliards de dollars de dettes. Cette étape a permis au pays d’Afrique de l’Ouest de recevoir un décaissement immédiat de 600 millions de dollars du Fonds monétaire international (FMI), dans le cadre de son programme de soutien financier de 3 milliards de dollars, conclu en mai 2023. Ces efforts visent à stabiliser l’économie et à restaurer la confiance des investisseurs.