Alors que la Côte d’Ivoire fait déjà face à des défis liés au changement climatique, le phénomène El Niño risque d’aggraver la situation, en particulier dans le secteur agricole, qui représentait 16,7 % du PIB national en 2022, selon la Banque mondiale.
La Côte d’Ivoire connaît actuellement des vagues de chaleur exceptionnelles, alerte la Société d’exploitation et de développement aéroportuaire, aéronautique et météorologique (SODEXAM) dans une note publiée le mardi 20 février. Le phénomène El Niño, caractérisé par des températures de l’eau anormalement élevées dans la partie est de l’océan Pacifique sud, est identifié comme la principale cause de cette situation inquiétante.
Les effets d’El Niño se manifestent par des températures élevées, des déficits pluviométriques de 13 % en janvier 2024 et une hausse de +1,1°C de la température par rapport à la moyenne de 26,8°C pour janvier et février, selon la note.
Ce phénomène naturel survient alors que la Côte d’Ivoire doit déjà faire face à des complications liées aux effets du réchauffement climatique, en particulier dans le secteur agricole représentant 16,7 % du PIB du pays en 2022, selon la Banque mondiale. Le Conseil du café-cacao a annoncé une prévision de baisse de 20 % de la récolte globale de cacao en 2023/2024, en raison des conditions climatiques difficiles et des maladies touchant les plantations, contribuant ainsi à la hausse des prix mondiaux du cacao. Ces difficultés pourraient être exacerbées par les effets d’El Niño sur les récoltes.
Cette situation menace également d’autres filières agricoles, tant industrielles que vivrières, suscitant des craintes d’une inflation sur le marché local. Elle rend également difficiles les conditions de travail dans divers secteurs.
Un travailleur à Abidjan, la capitale économique, témoigne : « Il fait très chaud depuis plusieurs mois et on le ressent à la maison, dans la rue et dans les transports pour arriver au travail. Mon climatiseur tourne toujours à plein régime quand j’arrive au bureau, sinon ça devient difficile. Je n’imagine pas ceux qui doivent travailler sous le soleil. »
Il est à rappeler que le gouvernement ivoirien a obtenu un programme d’aide de 1,3 milliard de dollars du Fonds monétaire international au titre de la Facilité pour la résilience et la durabilité (FRD). Ce financement vise à soutenir des réformes pour lutter contre le changement climatique et atténuer ses conséquences, reflétant les efforts de l’État pour maintenir son statut de pays à revenu intermédiaire de la tranche supérieure.
La SODEXAM souligne l’importance de suivre attentivement les prévisions météorologiques pour anticiper les températures élevées persistantes jusqu’au pic prévu en mars 2024.