Des experts ont souligné les lacunes en matière d’infrastructures de conservation de la production agricole au Sénégal, ainsi que le dysfonctionnement d’une grande partie de ces installations, dont certaines ont été érigées par l’État.
Oumar Samba Ndiaye, consultant en mise à niveau des petites et moyennes entreprises et ancien directeur général de l’Agence de régulation des marchés (ARM), a relevé ces problématiques lors d’un panel organisé à Dakar. Il a déclaré que, de Dakar à Saint-Louis, au moins 22 infrastructures de stockage ne fonctionnent plus ou n’ont jamais fonctionné.
S’exprimant lors de cet événement organisé par l’École supérieure de journalisme, des métiers de l’Internet et de la communication (Ejicom), le Conseil pour l’observation des règles d’éthique et de déontologie dans les médias au Sénégal (CORED) et l’ambassade des États-Unis d’Amérique au Sénégal, Oumar Samba Ndiaye a mis en avant le paradoxe de réclamer de nouvelles infrastructures alors qu’une vingtaine existante ne fonctionne pas.
Il a cité des exemples concrets, mentionnant des entrepôts construits par l’État à Potou et Fass Ngom qui ne sont pas opérationnels. Toutefois, il a également reconnu que l’État a mis en place des mécanismes et des outils pour améliorer la conservation et la commercialisation des produits agricoles.
Oumar Samba Ndiaye a insisté sur la nécessité de résoudre ces paradoxes pour améliorer l’agriculture au Sénégal. Il a également souligné l’importance d’une politique de transformation des productions locales, qualifiant la transformation de parent pauvre de l’agriculture sénégalaise.
Les experts ont également abordé les pertes de récoltes, estimant qu’elles atteignent de 20 à 40 % pour les productions locales, et parfois jusqu’à la moitié pour les fruits et légumes. Ils ont recommandé d’améliorer le conditionnement, le stockage et les techniques culturales pour réduire ces pertes.
Lt-Col Ndèye Ngoné Samb, ingénieure des eaux et forêts, a également exprimé ses inquiétudes quant à l’abattage abusif d’arbres dans les zones agricoles, soulignant l’importance de préserver la complémentarité entre l’agriculture et les forêts.