Dans la perspective d’optimiser l’exploitation des importantes ressources extractives telles que le gaz, le pétrole, l’or, l’uranium, le lithium, les phosphates, le fer, le manganèse, etc., présentes en abondance en Afrique de l’Ouest, les États de la région envisagent des possibilités de coopération. Au cœur de ces discussions se trouvent les concepts d’harmonisation et de mutualisation, considérés comme cruciaux pour favoriser le développement économique et la création de valeur ajoutée.
L’harmonisation des lois et des politiques dans le secteur extractif est identifiée comme un impératif par les acteurs du domaine. Selon le vice-ministre des Mines et des Ressources minérales de la Sierra Leone, Napoleon Umaru Koroma, cette démarche vise à créer un environnement propice à la réussite des initiatives visant à valoriser les ressources naturelles en Afrique de l’Ouest. Plusieurs textes ont été élaborés dans ce contexte par la CEDEAO, notamment une directive sur l’harmonisation des principes directeurs et politiques du secteur minier en 2009. Récemment, des travaux ont été entrepris sur un projet de Code minier et pétrolier régional, ainsi qu’un projet de règlement sur l’exploitation minière artisanale et à petite échelle.
Parallèlement, l’idée de mutualisation des efforts revient fréquemment dans les discussions. Bayaornibè Dabiré, Directeur de l’Énergie et des Mines de la Commission de la CEDEAO, souligne que la mutualisation consiste à regrouper des ressources pour atteindre des objectifs communs, permettant ainsi aux pays de combiner leurs compétences et leurs ressources pour des résultats plus efficaces.
Le ministre béninois de l’Énergie, de l’Eau et des Mines met en avant l’exemple du Bénin pour illustrer la nécessité de la mutualisation. Il souligne que le pays peut bénéficier de l’expérience de ses voisins en exploitant certaines ressources minérales, réduisant ainsi le temps nécessaire pour l’analyse d’échantillons miniers. Le ministre insiste sur l’idée que la mutualisation peut améliorer l’efficacité des pays ouest-africains.
Cependant, malgré le consensus sur les avantages potentiels de l’harmonisation et de la mutualisation, la mise en œuvre des textes adoptés par la CEDEAO prend du temps. Certains experts soulignent des lacunes au niveau de la volonté politique et des divergences d’intérêts entre les États membres, des facteurs qui peuvent entraver la réalisation concrète de ces efforts de coopération. Des voix s’élèvent pour rappeler que, bien que le cadre régional soit nécessaire, il doit également tenir compte des besoins et des priorités spécifiques de chaque pays afin de garantir une coopération réussie.