La Cour des comptes a dévoilé son rapport public 2022 lors d’une conférence de presse tenue le 29 février 2024 à Ouagadougou. Le Premier président de la Cour des comptes, Latin Poda, a été interrogé sur son évaluation de la gestion financière globale au sein des structures publiques. Il a noté une certaine amélioration au fil du temps.
Comparativement aux années précédentes, le rapport public 2022 de la Cour des comptes comporte moins de recommandations concernant la gestion des fonds publics. Latin Poda, le Premier président de la Cour des comptes, a évoqué cette amélioration générale lors de la présentation du rapport annuel de la Cour des comptes pour l’exercice 2022.
Malgré ce constat positif, le rapport de 2022 met en lumière plusieurs cas de mauvaise gestion et d’irrégularités identifiés par la juridiction supérieure de contrôle des finances publiques. Un exemple notable concerne le contrôle de la commune rurale de Nagréongo, exercices 2014 à 2017, mettant en évidence des dépenses non justifiées, un manque de planification et de suivi des marchés publics, entraînant des infrastructures défectueuses et une gestion comptable déficiente susceptible de disperser le patrimoine de la collectivité territoriale.
Des lacunes ont également été relevées dans la gestion financière et comptable, la gestion administrative et la gestion des marchés suite à l’audit financier du Programme d’approvisionnement en eau potable et assainissement (PAEA).
La Cour des comptes a également prononcé des sanctions suite au contrôle de l’utilisation des subventions de l’État pour les campagnes électorales en 2020 et 2021, excluant notamment les hommes politiques Tahirou Barry et Ablassé Ouédraogo du bénéfice de la subvention publique. Tahirou Barry a cependant fait appel de cette sanction, et les exclusions ne seront définitives qu’après l’épuisement des voies de recours.
Lors des échanges avec la presse, le Premier président de la Cour des comptes a souligné la mission de jugement des comptes des comptables publics et des fautes de gestion décelées lors des audits. Il a également insisté sur la nécessité de fournir à la Cour les moyens nécessaires pour assurer la plénitude de ses missions, plaidant pour une autonomie financière de l’institution, conforme à son statut, afin d’améliorer la gestion des fonds publics et de lutter contre la corruption. Il a souligné que la Cour des comptes constitue une incitation à une gestion responsable, car toute mauvaise gestion peut faire l’objet d’une vérification approfondie par cette institution.