Le mercredi 13 mars 2024, le Nigeria a annoncé la levée des sanctions à l’encontre du Niger. Le géant ouest-africain a décidé de rouvrir ses frontières avec son voisin sahélien dès ce jour, mettant ainsi fin aux sanctions économiques en vigueur.
Cette décision fait suite à une demande publique formulée par Abba Kabir Yusuf, gouverneur de Kano, lors du démarrage du ramadan le lundi 11 mars 2024, appelant à l’ouverture de la frontière avec le Niger. L’annonce de la levée des sanctions par Bola Ahmed Tinubu était donc très attendue, souligne notre correspondant à Abuja, Moïse Gomis.
La présidence nigériane a précisé que les sanctions prendront fin immédiatement, avec en premier lieu la réouverture des frontières terrestres et aériennes avec le Niger. Les contraintes économiques, telles que les transactions commerciales, ont également été levées. Les axes Kano Maradi, Kano Zinder et Maiduguri Diffa, qui ont un impact significatif sur les échanges transfrontaliers entre les deux pays, notamment sur les produits agricoles et le bétail, pourront de nouveau fonctionner normalement.
Cette mesure devrait permettre une reprise progressive du trafic, contribuant ainsi à mettre fin à la pénurie de biens de première nécessité. Par ailleurs, la fourniture d’électricité peut également reprendre, car la ligne de haute tension reliant la centrale électrique de Birnin Kebbi au Nigeria approvisionnait auparavant 70% des besoins en électricité du Niger avant la crise. Le dégel des avoirs de l’État nigérien dans les banques centrales de la CEDEAO permettra également au pays de bénéficier à nouveau de l’assistance des institutions financières régionales, tandis que les interdictions de voyager pour les membres du gouvernement et leurs familles ont été levées.
Pour l’instant, les autorités du Niger n’ont pas officiellement réagi à cette annonce, adoptant la même attitude qu’en février dernier. La frontière avec le Bénin reste également fermée du côté nigérien pour des raisons de sécurité, bien que le Bénin l’ait rouvert suite à la décision de la CEDEAO à Abuja. Cette situation a conduit à un approvisionnement plus difficile et à une hausse des prix au Niger, notamment pendant la période du ramadan, traditionnellement éprouvante pour le budget des Nigériens.