Le maïs, principale céréale cultivée et consommée, revêt une importance stratégique pour la sécurité alimentaire au Nigeria. Toutefois, le pays fait face à divers défis, notamment une insécurité croissante dans les bassins de production.
Pour la campagne 2024/2025, le Département américain de l’agriculture (USDA) prévoit une récolte de maïs de 11 millions de tonnes au Nigeria, soit une baisse de 8 % par rapport à l’année précédente. Cette diminution est principalement due à la réduction d’environ 600 000 hectares des superficies cultivées, qui devraient atteindre 5,1 millions d’hectares. En effet, l’insécurité, marquée par la recrudescence des attaques de groupes criminels et de « bandits », pousse de nombreux agriculteurs à abandonner leurs champs.
Les États de Sokoto, Zamfara, Katsina, Kebbi, Niger et Kaduna, qui ont contribué à plus de 20 % de la récolte en 2021, sont parmi les plus touchés par ces attaques. Outre la contraction des superficies cultivées, les agriculteurs doivent faire face à une hausse des prix des intrants agricoles. En effet, les prix des intrants importés tels que les engrais, les pesticides et les semences ont augmenté jusqu’à 300 % en raison de la dévaluation du naira par rapport au dollar américain et à l’euro.
Cette perspective de réduction de la production de maïs risque d’accentuer les tensions sur le marché nigérian, où l’inflation alimentaire a atteint 35,41 % en janvier, contre 24,32 % un an plus tôt. Le prix du kilogramme de maïs jaune vendu en vrac a déjà augmenté à 641 nairas (0,4 $) durant le même mois, soit une hausse de 87 % par rapport à 2023 et plus du double par rapport au tarif de 2022 (280 nairas).