Le nouveau président de la République du Sénégal, Bassirou Diomaye Faye, a fait sa première prise de parole. Avant même que les résultats de l’élection du 24 mars 2024 ne soient officiellement annoncés (tout comme son prédécesseur, le président sortant Macky Sall), il a prononcé son premier discours en tant que chef d’État dès le lendemain. Comme son prédécesseur, Diomaye Faye a exposé les grandes lignes de son programme et ce qu’il compte faire pour tenir ses promesses : rendre les Sénégalais heureux et leur rendre justice. Cependant, ce qui a surtout retenu l’attention – et ce que les marchés internationaux ont surtout remarqué – ce sont les assurances données par le nouveau président à ses partenaires étrangers.
Diomaye rassure Paris, Washington, l’UE, Londres…
À ceux qui s’inquiètent de la montée du sentiment anti-occidental – surtout anti-français – en Afrique de l’Ouest, sur lequel Faye et son mentor Ousmane Sonko ont surfé, le nouveau président assure que le Sénégal restera l’ami de tous ses alliés, soucieux de relations égalitaires et respectueuses des choix de Dakar. Cela a suffi pour rassurer Paris, Washington, l’Union européenne… et la Bourse de Londres. Les obligations en dollars du Sénégal ont très bien accueilli l’élection de Faye.
Selon les données de Bloomberg, le prix des obligations du Sénégal arrivant à échéance en 2048 a augmenté de 1,4 cent pour atteindre 75,88 cents pour un dollar à Londres hier, mardi 26 mars à 12h11. Il s’agit du niveau le plus élevé depuis plus de deux semaines, après une chute notable suite à l’annonce par le président Sall du report de l’élection, une décision finalement stoppée net par le Conseil constitutionnel. Selon la même source, le Sénégal se distingue même en réalisant la meilleure performance parmi les marchés émergents.
Avant le scrutin de dimanche dernier, les chiffres du Sénégal étaient figés voire en baisse, plombés par l’anxiété des investisseurs quant à une éventuelle victoire de Diomaye Faye qui pourrait bouleverser la situation. « Ils craignaient qu’il ne modifie la politique mise en œuvre par Sall, qui a engendré une croissance économique moyenne de plus de 5 % au cours de la dernière décennie », confient les experts de Bloomberg.
Manifestement, la tonalité très positive du premier discours du nouveau président a ramené le calme. « Le ton de ces messages a changé ces derniers jours. Avec le Sénégal devenant producteur de pétrole et de gaz, il devrait devenir l’une des économies les plus dynamiques d’Afrique », a commenté Samantha Singh-Jami, stratège Afrique à la Rand Merchant Bank.