La dépréciation de la monnaie, conjuguée à une inflation en hausse, aggrave davantage le pouvoir d’achat déjà faible au Nigeria. Cette situation impacte plusieurs multinationales étrangères cotées à la Bourse de Lagos, qui cherchent des stratégies pour y faire face.
Nigerian Breweries, filiale de Heineken, a enregistré une perte de 106,3 milliards de nairas (92,27 millions $) pour l’année 2023, la première en une décennie. Malgré une augmentation de ses ventes, les coûts ont été affectés par l’inflation et une hausse de 449,7% des charges financières, liée aux remboursements de dette internationale. La société a augmenté trois fois les prix de ses produits en 2024 et prévoit une augmentation de capital de 600 milliards de nairas pour renforcer ses fonds propres.
MTN Nigeria a également vu sa contribution au marché nigérian reculer de près de 80%. Unilever Nigeria a cessé de produire localement certains produits et PZ Cussons envisage une restructuration coûteuse.
Le président Bola Tinubu, en fonction depuis juin 2023, a mis en place une politique de régulation des réserves de change, entraînant une dévaluation du naira et mettant en évidence la dépendance de l’industrie locale aux intrants étrangers.
L’inflation, à 37%, dépasse largement la croissance économique, tandis que la population nigériane atteint 211 millions d’habitants. À la Bourse de Lagos, l’indice principal a augmenté de 36,6% depuis le début de l’année, mais certaines entreprises multinationales ont vu leurs actions chuter.
La situation remet en question l’idée qu’une monnaie faible favorise la compétitivité et l’attraction des investisseurs étrangers. Les entreprises envisagent une réorganisation face à ces défis. Malgré les signes récents de reprise du naira, son niveau reste crucial pour la croissance et la maîtrise de l’inflation.