L’érosion côtière sur le littoral sud du Sénégal, exacerbée par le changement climatique et les activités humaines, menace de manière croissante les habitats locaux et la riziculture, une pratique agricole vitale pour les communautés de la région. Tidiane Sané, géographe à l’Université Assane Seck de Ziguinchor, souligne que la baisse de la pluviométrie et l’augmentation des températures aggravent la vulnérabilité de cette zone face aux assauts de la mer. À Diembéring, l’avancée de la mer et l’ensablement des rizières rendent la culture du riz de plus en plus précaire, impactant directement la sécurité alimentaire des populations.
D’autres facteurs tels que la salinité accrue des sols et des eaux, ainsi que l’acidification des terres, contribuent à cette situation critique. L’érosion affecte également les dunes de sable et détruit les mangroves sur des kilomètres, mettant en péril les écosystèmes locaux et la biodiversité. Les habitants des villages côtiers et insulaires, tels que Diembéring, subissent de plein fouet ces transformations, perdant progressivement leurs terres agricoles et leurs lieux de vie.
La situation est d’autant plus alarmante que la caractéristique morpho-dynamique de cette partie du littoral, principalement composée de sable, facilite le recul rapide du trait de côte. Cette avancée de la mer est également stimulée par des activités humaines, notamment le prélèvement de sable et la construction sur le domaine public maritime, qui altèrent le transit sédimentaire et intensifient l’érosion.
Face à cette menace environnementale, les efforts pour la préservation du littoral et la protection des modes de vie traditionnels sont plus que jamais nécessaires, afin de garantir la pérennité des ressources naturelles et le bien-être des communautés locales.