Au Burkina Faso, la situation concernant la liberté de presse se tend après que le Conseil Supérieur de la Communication (CSC) a annoncé la suspension de plusieurs médias internationaux, dont TV5 Monde, Ouest France, Le Monde, The Guardian, Deutsche Welle, Apa News et l’Agence Ecofin. Cette décision, effective depuis le 27 avril, fait suite à la diffusion de contenus relatant des accusations de Human Rights Watch (HRW) contre l’armée burkinabé. Selon HRW, les forces armées auraient été responsables de la mort de 220 civils dans les villages de Nodin et Soro en février 2024.
Le régulateur burkinabé reproche aux médias concernés de propager des informations jugées « péremptoires et tendancieuses » sans preuves tangibles, mettant ainsi en doute la crédibilité de l’armée nationale. En réaction, TV5 Monde a été suspendu pour deux semaines, tandis que les sites internet des autres médias sont bloqués jusqu’à nouvel ordre. De plus, les médias locaux ont interdiction de reprendre les contenus incriminés.
Parallèlement, le gouvernement du Burkina Faso a confirmé l’ouverture d’une enquête judiciaire concernant les tueries de Nodin et Soro, comme l’indique un communiqué du Procureur du Faso près le Tribunal de grande instance de Ouahigouya daté du 1er mars 2024. Tout en rejetant les accusations de HRW, le gouvernement a condamné la « campagne médiatique » qui, selon lui, cherche à discréditer les forces de défense du pays.
Cet événement met en lumière les tensions croissantes entre la liberté de presse et la sécurité nationale dans un contexte de violence croissante et de conflits internes au Burkina Faso. La situation continue d’évoluer, et les réponses du gouvernement et du CSC soulèvent des questions importantes sur l’équilibre entre la transparence et la protection de l’État.