Pour la première fois depuis le 21 mars, les prix du cacao sur la bourse ICE Futures ont chuté sous la barre des 9 000 dollars la tonne, atteignant 8 850 dollars ce 30 avril. Cette baisse significative survient après un pic à 11 878 dollars la tonne le 19 avril 2024, illustrant la volatilité du marché en réponse à une pénurie qui dure depuis deux ans.
L’Organisation internationale du cacao a déjà prévenu que cette pénurie devrait se poursuivre tout au long de 2024, exacerbée par des facteurs comme la sécheresse en Afrique de l’Ouest et les difficultés de transport dans la mer Rouge. Cette situation affecte particulièrement les petits pays producteurs tels que le Cameroun et Madagascar, où le prix du kilogramme de fève de cacao a atteint jusqu’à 3000 FCFA lors des enchères, comparé aux prix garantis au producteur de 1500 FCFA en Côte d’Ivoire et 1516 FCFA au Ghana.
Parallèlement, lors de la cinquième édition de la conférence mondiale du cacao tenue à Bruxelles, les principaux pays producteurs, notamment la Côte d’Ivoire et le Ghana, ont plaidé pour une révision du mécanisme du Différentiel de revenu décent (DRD). Ce mécanisme vise à améliorer le revenu des producteurs en ajoutant une prime de 400 dollars par tonne vendue, qui est intégralement reversée aux producteurs.
Ces efforts réglementaires interviennent dans un contexte où l’accès à un revenu décent pour les producteurs de cacao est devenu une priorité pour les deux principaux exportateurs mondiaux. La mise en place du DRD en octobre 2020 avait déjà marqué une étape importante en augmentant significativement le prix garanti à la production de cacao au Ghana et en Côte d’Ivoire.
L’impact de ces fluctuations de prix sur les producteurs de cacao et les marchés mondiaux reste une préoccupation majeure pour l’industrie, en particulier dans un contexte de défis climatiques et logistiques croissants.
